Saint-Louis (Sénégal)
Saint-Louis | ||
Administration | ||
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Pays | ||
Région | Saint-Louis | |
Département | Saint-Louis | |
Maire Mandat |
Cheikh Bamba Dièye 2009-2014 |
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Démographie | ||
Gentilé | Saint-Louisiens | |
Population | 171 263 hab. (estim. 2007) | |
Géographie | ||
Coordonnées | ||
Altitude | 22 m | |
Localisation | ||
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Sommaire |
Géographie
Dakar, la capitale, se trouve à 264 km1.Histoire
Saint-Louis aurait selon certaines sources existé bien avant l'arrivée des Européens, fondée quelques siècles auparavant par des caravaniers marocains, elle était à l'époque un centre de transit pour les caravanes qui y faisaient halte. Officiellement, elle fut fondée en 1659, dans l'île homonyme du fleuve Sénégal, longue de 2 kilomètres et large de 300 m, par des marins de Dieppe (Normandie) et fut baptisée ainsi en l'honneur du roi de France régnant Louis XIV, au travers de son ancêtre et homonyme Saint Louis.
Saint-Louis vue de la mer en 1814
La route de Sor et la gare primitive vers 1902
Saint-Louis fut la première ville fondée par les Européens en Afrique occidentale et fut un très important centre du commerce de l'or, de la gomme arabique, de l'ivoire et des esclaves.
Selon Gaby toujours (en 1689), « l'endroit où habitent les François, avant sa découverte appartenaoit au Roy Brak, dont le païs ne s'apelle pas Senega, mais Ouhalle. Ce Roy a pour voisin d'un côté Damel Roy de Cahior, & de l'autre le Roy Syratique. Celuy-cy touche au Royaume de Galaam, & celuy-là au Royaume de Thim ; tout cela tient bien de l'espace & s'étend bien avant dans les Terres, où l'on n'a jamais oüy dire qu'il y eust de Royaume appelé Senega (...) »2
Ses habitants eurent un statut de citoyenneté devenant citoyens français dès la Révolution Française et le statut des quatre communes leur accorde des droits spécifiques en 1916. Elle devint la capitale politique de la colonie française et de l'Afrique occidentale française, jusqu'en 1902, puis capitale du Sénégal et de la Mauritanie. Elle resta un comptoir de commerce français important jusqu'en 1957.
Le 2 juillet 1816, La Méduse, frégate de trois mâts transportant à Saint-Louis le nouveau gouverneur du Sénégal Julien Schmaltz, avec 400 personnes à bord, fit naufrage sur les côtes de Mauritanie, s'échouant dans les sables du banc d'Arguin, au nord de Saint-Louis. Cet épisode fut immortalisé par le peintre Théodore Géricault dans le radeau de la Méduse (Musée du Louvre).
Pierre Loti habita au « 32 rue Marge » dans une maison et il y écrivit son Roman d'un spahi.
L'hydravion de l'aviateur français Jean Mermoz fit de nombreuses escales à Saint-Louis (sur ce que l'on appelle encore aujourd'hui l'Hydrobase), de 1927 jusqu'en 1936, l'année de sa disparition. Il y atterrit pour la première fois le 27 mai 1927. Lors de ses passages, il séjournait toujours à l'hôtel de la Poste, dans la chambre 219 devenue depuis un lieu mythique pour les nostalgiques de l'aventure de l'Aéropostale. Le 12 mai 1930, il partit de Saint-Louis-du-Sénégal afin de réaliser la première liaison postale transatlantique sans escale qui le mena jusqu'à Natal au Brésil. L'équipage était constitué du pilote Jean Mermoz, du navigateur Jean Dabry et du radiotélégraphiste Léopold Gimié. Les 3 200 kilomètres de la traversée de l'Atlantique Sud sont parcourus en 21 heures à bord d'un « Latécoère 28 » baptisé Comte de-La-Vaux. Le succès de ce vol permit à l'aéropostale d'établir de manière définitive une liaison aérienne régulière entre Toulouse et Santiago du Chili.
Culture
Saint-Louis, qu'on surnommait la « Venise africaine » est classée au répertoire du patrimoine mondial par l'Unesco depuis l'an 2000. Elle s'est lancée dans un ambitieux programme de rénovation de ses anciens bâtiments et a commencé à transformer les entrepôts en restaurants et en hôtels.La ville conserve de très nombreuses maisons, typiques de l'époque coloniale, avec leur façade de chaux, leur double toiture en tuile, leur balcon en bois et leur balustrade en fer forgé. La Grande Mosquée est la seule au monde[réf. nécessaire] à disposer d'une cloche et d'un cadran d'horloge.
La musique jazz, amenée par les soldats américains, au moment de la Seconde Guerre mondiale, a fait éclore toute une génération de jazzmen africains. Le Festival international de Jazz de Saint-Louis a été créé en 1992 et a connu début mai 2004, sa douzième édition.
Lors du défilé du Fanal, les habitants, défilent au son des tam-tam, en portant des lampions qu'ils ont confectionnés et qui ressemblent à ceux que les esclaves du XVIIe siècle portaient pour éclairer les Signares jusqu'à la messe de minuit.
Depuis 2003 se déroule le Festival RAPANDAR d'abord ouvert au mouvement Hip hop sénégalais et ouvert aujourd'hui aux musiciens et groupes de Rap africains ou internationaux, témoignant ainsi du message " Citoyens Africains, Citoyens du monde, un échange culturel dynamique".
Économie
Saint-Louis a perdu toute son importance au moment de l'indépendance au profit de la nouvelle capitale Dakar qui de plus a attiré à elle tous ses intellectuels et tous ses fonctionnaires. La ville est alors tombée en léthargie.La communauté des pêcheurs de Saint-Louis est l'une des plus importantes de l'Afrique de l'Ouest et comprend plus de 4 000 équipages. Guet Ndar est le quartier des pêcheurs, où vivent plus de 25 000 personnes, sur une étroite langue de sable. C'est aujourd'hui la plus importante activité économique de la ville.
De 1996 à 2004, le nombre de chambres d'hôtels a doublé, selon le syndicat d'initiative.
Monuments et hauts-lieux touristiques
- Le quartier historique (l'île Saint Louis), relié par un pont métallique à sept arches, le pont Faidherbe, aux quartiers de l'île de Sor. Les plans de ce pont sont attribués à tort à Gustave Eiffel. C'est l'entreprise Nouguier, Kessler & Cie, ancienne maison Joly, d’Argenteuil, qui en assura la réalisation.
- Le siège de la gouvernance est construit sur l'emplacement d'un ancien fort colonial dont quelques murs subsistent.
- Les réserves ornithologiques du Parc national de la Langue de Barbarie et du Parc national des oiseaux du Djoud.
- La « Maison Rose », une somptueuse maison d'hôtes, spacieuse et raffinée, ouverte en 2003 dans le cadre des projets de rénovation.
Évêché
- Diocèse de Saint-Louis du Sénégal
- Liste des évêques de Saint-Louis du Sénégal
- Cathédrale de Saint-Louis du Sénégal
Jumelages
Lille (France) depuis 1978
Fès (Maroc) depuis le 7 décembre 1979
Liège (Belgique) depuis 1980
Bologne (Italie) depuis 1991
Saint-Louis (États-Unis) depuis 1994
Toulouse (France) depuis 2003 (accords de coopération)
Personnalités nées à Saint-Louis
(ordre alphabétique du patronyme)- Gaston Berger (1896-1960), philosophe et administrateur
- Mame Madior Boye (1940-), femme politique, ancien Premier ministre
- Charles Carrère (1928-), écrivain
- Mama Casset, photographe
- Salla Casset, photographe
- Madior Cissé (1919-2007), érudit et marabout tidjane
- Alioune Badara Coulibaly (1945-), écrivain
- Insa Coulibaly (1916-1981), intellectuel et homme politique
- Souleymane Bachir Diagne (1955-), philosophe
- Lamine Diakhate (1928-1987), homme politique et diplomate
- Massaër Diallo (1951-), philosophe et politologue
- Cheikh Bamba Dièye (né en 1965), homme politique, maire de Saint-Louis
- Majhemout Diop (1922-2007), homme politique
- Alioune Diop (1910-1980), fondateur de Présence africaine
- Galandou Diouf, (1875-1941), homme politique
- Jacques Diouf (1938-), homme politique et diplomate
- Alfred Dodds (1842-1922), général
- Barthélémy Durand Valantin (1804-1864), homme politique
- Aminata Sow Fall (1941-), écrivaine
- Médoune Fall (1919-2007), homme politique et diplomate
- Papa Khalilou Fall (1947-), officier général et diplomate
- Cheikh Tidiane Gadio (1956-), homme politique
- Alfred Gasconi (1842-1929), homme politique français
- Babacar Gaye (1951-), général, diplomate
- Amadou Karim Gaye, (1913-2000), homme politique, diplomate
- Meïssa Gaye, photographe
- Aminata Maïga Ka (1940-2005), écrivaine
- Yoro Kone (1952-), colonel
- Abdoulaye Ly (1919-), historien et homme politique
- Amina Sow Mbaye (1937, écrivaine
- Alain Moizan (1953-), footballeur
- Iba N'Diaye (1928-2008), peintre
- Mademba Ndiaye (1956-), journaliste
- Ousmane Ngom (1955-), homme politique
- El Hadj Amadou Niang (1954-), diplomate
- Madické Niang, homme politique
- Joseph Gaï Ramaka (1952-), réalisateur et producteur
- Louis Sankalé (1946-), évêque
- Ousmane Thiané Sarr (1919-1953), « Sanglier zélé », pionnier du scoutisme africain
- Battling Siki (1895-1925), boxeur
- Pape Samba Sow dit Zoumba (1965, écrivain et humoriste
- Serigne Ababacar Sy (1885-1957), calife général des tidjanes
- Cheikh Tidiane Sy (1938-), homme politique
Notes
- Dakar et ses environs, carte 1/16 000, édition 2007-2008
- Jean-Baptiste Gaby, supérieur du couvent de l'observance de Saint-François de Loches (1689), « Relation de la Nigritie, contenant une exacte description de ses Royaumes & de leurs Gouvernements, la Religion, les Moeurs, Coustumes & raretez de ce Païs. Avec la découverte de la Rivière du Senega, dont on a fait une Carte particulière » ; Ed: E. Couterot, 92 pages (livre numérisé par Google [archive])
Voir aussi
Articles connexes
- Le fleuve Sénégal
- Guet Ndar, le quartier des pêcheurs
- Institut culturel et linguistique Jean-Mermoz
- Musée du Centre de Recherches et de Documentation du Sénégal à Saint-Louis
- Université Gaston Berger
- Cathédrale de Saint-Louis du Sénégal
- Prytanée militaire de Saint Louis
- ASC La Linguère de Saint-Louis
- École des Otages - École primaire supérieure Blanchot - École normale William Ponty
- Quatre communes
- François Blanchot de Verly
- Moniteur du Sénégal et dépendances
Bibliographie
- (en) Lucy Ann Gallistel Colvin, Kajor and its diplomatic relations with Saint-Louis-du-Sénégal, 1763-1861, New-York, University of Columbia, 1972, 460 p. (Thèse)
- (en) Michael David Marcson, European-African interaction in the Precolonial Period: Saint-Louis-Senegal 1758-1854, Princeton, Princeton University, 1976, IX-311 p. (Thèse)
- (en) Karen Amanda Sackur, The development of creole society and culture in Saint Louis and Goree, 1719-1817, University of London, 1999, 351 p. (Thèse)
- (fr) Abdoul Hadir Aïdara, Saint-Louis du Sénégal d'hier à aujourd'hui, Grandvaux, 2004, 143 p. (ISBN 2-909550-43-5)
- (fr) Corinne L. Benveniste, Les relations Dakar - Saint-Louis. Le rail et la route, Dakar, Université de Dakar, 1967, 119 p. (Diplôme d’Études Supérieures)
- (fr) Camille Camara, Saint-Louis du Sénégal. Évolution d’une ville en milieu africain, Dakar, IFAN, 1968, 292 p. (édition d'une thèse soutenue en 1965 à Paris, 322 p.)
- (fr) Saliou Diop, Les traitants Saint-Louisiens : genèse et évolution d’un groupe social, XVIIIe et XIXe siècles, Dakar, Université de Dakar, 1979, 110 p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) El Hadj Dioum, Les élections municipales de 1925 à Saint-Louis, Dakar, Université de Dakar, 1978, 93 p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) J. Joire, « Amas de coquillages du littoral sénégalais dans la banlieue de Saint-Louis », Bulletin de l'IFAN, Paris, Larose, 1947, p. 170-340
- (fr) Adbulaay Soxna Joop, La colonie française de N’Dar - Saint-Louis, de la fondation de l’habitation fixe à la faillite de la Compagnie du Sénégal (1659, fin du XVIIe siècle). L’impact global du mercantilisme colonial dans la concession du Sénégal, Dakar, Université de Dakar, 1971, 323 p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Ibrahima Ka, L’évolution sociale à Saint-Louis du Sénégal du XIXe au début du XXe siècle, Dakar, Université de Dakar, 1981, 135 p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Serigne Matar Ka, Dégradations et tentatives de réhabilitation du patrimoine architectural de Saint-Louis du Sénégal, Aix en Provence, Université Aix-Marseille 1, 2005, 102 p. (mémoire de maîtrise)
- (fr) Mamadou Kane, L’esclavage à Saint-Louis et à Gorée à travers les Archives notariées : 1817-1848, Dakar, Université de Dakar, 1984, 109 p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Mamadou Kane, L’histoire économique de Saint-Louis à travers les archives notariées : 1817/1848. Enquête préliminaire, Dakar, Univ. de Dakar, 1985, 29 p. (Diplôme d’Études Approfondies)
- (fr) Ngouda Kane, L’évolution sociale à Saint-Louis à travers les archives de Police de 1900 à 1930, Dakar, Université de Dakar, 1988, 120 p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Nathalie Reyss, La santé à Saint-Louis du Sénégal à l’époque précoloniale d’après les récits de voyages et romans : alimentation, hygiène et santé ou le métissage comme moyen de survie, Université de Paris I, 1981, 42 p. (Diplôme d’Études Approfondies).
- (fr) Nathalie Reyss, Saint-Louis du Sénégal à l’époque précoloniale. L’émergence d’une société métisse originale 1658-1854, Université de Paris I, 1983, 2 t., VII + 270 p. et IV + 127 p. (Thèse de 3e cycle)
- (fr) Sylvain Sankalé, Une ancienne coutume matrimoniale à Saint-Louis du Sénégal. Le mariage « à la mode du pays », Université de Dakar : 1982, 78 p. (Diplôme d’Études Approfondies en histoire du droit)
- (fr) Seck Ndiaye, Ahmed Ndiaye Sarr, le cadi de Saint-Louis, Dakar, Université de Dakar, 1986 (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Alain Sinou, Comptoirs et villes coloniales du Sénégal : Saint-Louis, Gorée, Dakar, Karthala, 1999, 344 p. (ISBN 2865373932)
- (fr) Abdoul Sow, L'île de Saint-Louis du Sénégal, formes spatiales et formes sociales : destinées d'une ville, Paris, Université Paris X-Nanterre, 2008, 345 p. (thèse)
- (fr) Abdoul Aziz Traoré, Les compagnies et le commerce à Saint-Louis à la fin du XVIIIe siècle, Paris, Université de Paris, 1979, 99-VI p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Sylvaine Trioullier, Saint-Louis et la question maure (1895-1905), Paris, Université de Paris I, 1972 (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Guillaume Vial, Les signares à Saint-Louis du Sénégal au XIXe siècle : étude critique d'une identité métisse, Université de Reims, 2 vol., Mémoire de maîtrise, 1997, 407 p.
- (fr) Mamadou Wade, Croissance urbaine de Saint-Louis du Sénégal de 1789 à 1902, Bordeaux, Université de Bordeaux III, 1982 (Thèse de 3e cycle)
- (fr) Oumar Amadou Wane, Monographie climatique d’une station synoptique : Saint-Louis (1946-1975). Université de Dakar : 1977, 127 p.
- (fr) François Zuccarelli, « Les Maires de Saint-Louis et de Gorée de 1816 à 1872 », in Bulletin de l'IFAN, série B, n° 3, 1973, p. 551-573
Filmographie
- (fr) Samkat (Le dernier berger de Saint-Louis), court métrage documentaire réalisé par Oumar Ndiaye et le Club des Jeunes de Saint-Louis, 1999, 13'
- (fr) Patchwork (Njakhass), de Oumy Ndour, 2007, 26'
- (fr) La Brèche, de Abdoul Aziz Cissé, 2007, 40'
- (fr) Thiam B.B., de Adams Sié, 2007, 26'
Liens externes
- Portail touristique et culturel de Saint-Louis
- Université Gaston Berger de Saint Louis
- ORNITHONDAR, des oiseaux à Saint-Louis et au nord du Sénégal
Galerie de photos
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Bateau de pêche à Saint-Louis (Sénégal)
Catégories :
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Art
L’artnote 1 est une activité humaine, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait, s'adressant délibérément aux sens, aux émotions et à l'intellect. On peut dire que l'art est le propre de l'homme, ce qui le distingue au sein de la nature, et que cette activité n'a pas de fonctions clairement définies.
Effectivement, les définitions de ce concept varient largement selon les époques et les lieux, et aucune d'entre elles n'est universellement acceptée. Ainsi, pour Marcel Mauss1, « un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe. » C'est pourquoi les collections de productions artistiques peuvent être classées et appréciées diversement selon les cultures, les auteurs et les institutions.
En Europe, depuis la fin du XVIIIe siècle2, ce terme recouvre principalement les produits dits des « beaux arts » tels que la sculpture, la peinture, l'architecture, les arts graphiques, et aussi la musique, la danse, la poésie et la littérature. On y ajoute depuis, parmi d'autres, la cuisine, le cinéma, le théâtre, la photographie, la bande dessinée, la télévision, le jeu vidéo, voire l'art numérique. La classification des arts n'est toutefois pas universelle et rechercher une classification unanime semble impossible3, voire un anachronisme4.
Cette conception de l'art comme activité autonome, comme production par des artistes d'objets que l'on s'accorde à trouver beaux, suivant un jugement de goût, date entre les XVIIIe et XIXe siècles. Mais on considère souvent que l'art moderne et contemporain ont abandonné la notion de beau ou de style intemporel pour ce qui semble être, très généralement, des principes de transgression ou de rupture5.
Les Attributs de la peinture, de la sculpture et de l’architecture par Anne Vallayer-Coster, musée du Louvre.
Détail d'une peinture arabe du XIIIe siècle.Sommaire
Histoire de la notion d'art : qu'est-ce que l'art ?
Depuis au moins l'Antiquité, la philosophie s'interroge sur la nature de l'art.
Pompéi, Maison VII, 2, 6 : Paquius Proculus et son épouse. Musée archéologique national de Naples, fresque du Ier siècle.
La civilisation romaine ne distingue pas non plus clairement le domaine de l'art de celui des savoirs et des métiers bien que Cicéron et Quintilien y aient contribué par leurs réflexions. Ainsi, chez Galien, le terme d'« art » désigne un ensemble de procédés servant à produire un certain résultat :
« Ars est systema præceptorum universalium, verorum, utilium, consentientium, ad unum eumdemque finem tendentium8. »
« L'art est le système des enseignements universels, vrais, utiles, partagés par tous, tendant vers une seule et même finnote 2. »
Jusqu'à la Renaissance, il n'y a pas de différence précise entre l'artiste et l'artisan : on appelle « artiste » un artisan dont la production est d'une qualité exceptionnelle. La différence ne commencera à devenir plus précise que lorsque les artistes commenceront à s'émanciper des corporations pour faire allégeance aux académies et à la commande nobiliaire10. C'est alors que le sens maintenant familier du mot « art » commence à se dégager : Non seulement de nombreuses techniques s'en séparent, mais de plus, après la découverte des règles de la perspective, l'aspect visuel y prendra une importance croissante.
C'est du siècle des Lumières que date la notion d'art aujourd'hui communément admise. Partant d'une réflexion sur les sens et le goût, une conception basée sur l'idée de beauté finit par s'établir. Avec Emmanuel Kant, l'esthétique acquiert son sens propre d'une théorie l'art dont le mouvement romantique donnera les exemples paradigmatiques. L'importance de l'observation de règles passe alors au second plan tandis que l'intention de l'artiste, qui vise nos sens et nos émotions, devient primordiale.
Jérôme Bosch, Kruisdraging (détail).
C'est pourquoi le discours européen contemporain sur l'art comporte un risque d'anachronisme dans la mesure où, selon ce discours, l'art impliquerait une intention qui n'existe pas forcément en d'autres époques ou en d'autres lieux. L'Art préhistorique par exemple, se réfère à des éléments artistiques comme des peintures ou des sculptures, mais aucun texte ne précise si ces éléments étaient destinés à la contemplation, à des célébrations rituelles ou à d'autres usages. Dans certaines cultures (par exemple indienne ou chinoise), de tels textes existent, mais il est difficile de déterminer dans quelle mesure les concepts utilisés, notamment ceux traduits en français par les mots « juste » ou « beau », sont identifiables à ceux utilisés en Occident11. L'introduction d'une hypothèse d'art inconscient ou involontaire pourrait permettre de contourner ce type de difficultés.
On donne souvent des listes plus ou moins complètes de domaines constitutifs de l'art, en notant ce qu'à la suite de Wittgenstein on appelle des « ressemblances familiales » : l'art devient alors un ensemble de pratiques et de résultats qui partagent un certain nombre de traits, bien qu'aucun d'entre eux ne soit universel12.
La liste classique des arts, telle que proposée au XIXe siècle par Hegel dans Esthétique ou philosophie de l'art, continue pour certains de servir de référence3. Elle indique, sans se vouloir pourtant exhaustive, que les principaux arts sont au nombre de cinq : architecture, sculpture, peinture, musique, poésie. Par combinaison ou par prolongement, on parvient à développer indéfiniment cette liste en y ajoutant, par exemple, la danse, le cinéma (souvent nommé « septième art »), la bande dessinée, l'opéra, la photographie, etc.
Histoire de l'art
Article détaillé : Histoire de l'art.Les différentes conceptions de l'art et les difficultés de l'aborder dans sa globalité13 se répercutent sur les conceptions de son histoire.
Dans sa conception la plus classique, l'histoire de l'art s'est constituée au XIXe siècle en adoptant sans questionnement le progressisme et les valorisations de son temps. Dans cette optique naturaliste, qui considère l'art comme une constante de l'humain, elle décrit les instances qui dévoilent l'« essence » de l'art à travers les différentes époques.
L'anthropologie de l'art est par exemple une science sociale qui s'attache à étudier les productions plastiques et picturales des sociétés humaines dites « traditionnelles », « sans écriture » ou « primitives ».
Mais cette hypothèse d'une autonomie des phénomènes artistiques et de leur développement intelligible a été progressivement délaissée au profit d'une vision beaucoup plus contextualiste et sociale. Comme le note Antoine Hennion, « La méthode de la sociologie de l'art et celle de l'histoire de l'art s'opposent l'une à l'autre », la première tend à éliminer ce que la seconde essaie au contraire d'épaissir14. Dans ce cadre, l'histoire de l'art ne peut évidemment se construire qu'en tenant compte des évolutions de la notion d'art et elle est par conséquent sans cesse à reconstruire.
Une autre difficulté est liée au fait que relater les évolutions de l'art nécessite de procéder à des regroupements, le plus souvent par aires géographiques et par périodes historiques. Or la pertinence de telles délimitations est toujours à relativiser : à quel moment, par exemple, séparer l'Antiquité tardive du Moyen Âge ? Faut-il présenter l'art de l'Égypte ptolémaïque aux côtés de celui de l'antiquité grecque ? Ou encore, si l'on convient de considérer la poésie comme un art, faut-il ou non présenter les poèmes de Léopold Sédar Senghor du côté des arts africains ?
Conséquences de ces divergences de vues, les querelles sur la classification des arts sont nombreuses3 en histoire de l'art et en esthétique. Claude Roy résume ainsi ce pluralisme de la notion d'art :
« La notion d’art, qu’il s’agisse de l’art nègre, de l’art crétois ou de l’art impressionniste, reste à la fois imprécise, ineffable et irritante. L’art, c’est ce qui maintient vivante l’idole morte en tant qu’idole. L’art c’est ce qui dans un objet continue à servir quand il ne sert plus à rien15. »
Préhistoire
Article détaillé : Art préhistorique.Si l'on considère que l'art consiste à bâtir, à sculpter, à réaliser des motifs ornementaux, l'existence d'un art préhistorique semble indiscutable. En revanche, si l'on voit dans l'art une sorte de luxe destiné aux musées et aux expositions, il est probable que les premiers peuples n'y aient jamais songé16. Enfin, si l'on considère, plus généralement, que l'art consiste à s'adresser aux sens et aux émotions de ceux qui en sont les spectateurs, il est difficile de ne pas qualifier d'artistes les auteurs d'un certain nombre de productions préhistoriques, comme les célèbres fresques de la grotte de Lascaux.
Quelle était la fonction exacte des sculptures et des peintures réalisés par ces artistes ? Nous ne le savons pas avec certitude, même si les hypothèses de fonctions rituelles, magiques, symboliques ou d'enseignement ont souvent été envisagées. Le travail de l'artiste aurait alors probablement eu comme visée première une efficacité « pratique », sans exclure pour autant une certaine recherche esthétique16.
Afrique
Article détaillé : Art africain traditionnel.L'Afrique recèle d'innombrables arts locaux qui reflètent une grande variété de cultures qui ne cessent d'évoluer au fil du temps. Ces créations ont été considérées comme de véritables objets d’art surtout à partir du début du XXe siècle, notamment sous l’influence des peintres cubistes. La découverte de cet art a alors notablement influencé l'art moderne occidental17.
De nos jours, la plupart des œuvres africaines appartiennent à des collectionneurs privés car, dans le passé, les musées ont négligé cet art. Depuis, les cotes pour des objets anciens authentiques se sont envoléesnote 3, et l’UNESCO en est venu à interdire depuis le début des années 1990 l'exportation de masques et de statues en dehors du continent africain17.
Le masque en bois, qui représente le plus souvent un esprit a longtemps été considéré comme l’objet typique qui symbolisait le mieux l’art africain. Mais progressivement d'autres formes sont venues au jour et en 1966 eut lieu le premier festival mondial des Arts nègres de Dakar, présentant au monde la richesse de l'art africain, avec des artistes comme Ousman Sow, Assane N'Noye, Paul Ahyi ou Ashira Olatunde17.
Depuis 1989, une biennale d'art africain contemporain se tient régulièrement à Dakar18.
En Afrique du Nord, avec l'arrivée de l'islam à partir du VIIe siècle, l'art musulman succède à l'art qui prévalait dans l'Antiquité tardive19, ainsi la Grande Mosquée de Kairouan (en Tunisie), élevée vers 670 et dont l'état actuel date du IXe siècle, compte parmi les chefs-d'œuvre de l'art des premiers siècles de l'islam20.
La Grande Mosquée de Kairouan est l'une des œuvres majeures de l'art islamique en Afrique du Nord, située à Kairouan en Tunisie.Asie
L'exemple du continent asiatique montre bien la difficulté d'établir des classifications d'histoire de l'art basées sur des continents et des périodes historiques.
Comment présenter avec une certaine cohérence un ensemble aussi large et aussi hétérogène que celui qui réunit :
- des contextes religieux : l'Art bouddhique, les Arts d'Islam
- des ensembles géographiques : l'Art chinois, l'Art japonais, l'Art tibétain, l'Art du monde indien, l'Art persan
Amérique
Tête colossale no 1 de San Lorenzo.Articles détaillés : Art olmèque, Art aztèque, Art des Andes centrales, Art inca, Art amérindien et Musique amérindienne.La culture olmèque, entre 1200 av. J.-C. et 400 av. J.-C.21, première des grandes civilisations de la Mésoamérique, est particulièrement connue pour la richesse iconographique et la qualité technique de son art, qui fut une référence et un héritage pour toutes les cultures postérieures. L’art olmèque se manifeste par une grande maîtrise de la sculpture et de la ciselure. Les artistes olmèques élaboraient leur art dans l’argile, la pierre et le bois ainsi que sur quelques peintures rupestres.
L'art maya se développe durant la période préclassique (2000 avant J.-C. à 250 après J.-.C)22,23, lors de l'Époque I et II. Il reçut les influences de la civilisation olmèque. D'autres civilisations mésoaméricaines, incluant Teotihuacan et les Toltèques, l'affectèrent et il atteignit son apogée durant la période de la civilisation classique ou Époque III (environ 200 à 900 après J.-C.). Les Mayas sont célèbres pour leur utilisation du jade, de l'obsidienne et du stuc.
Les artisans aztèques (1300-1519) excellaient dans l'art du masque en pierre, hérité des Toltèques, dont on faisait un usage funéraire ou religieux. Ils revêtaient de peintures les parois de leurs temples et de leurs palais.
L'Art amérindien est la forme d'art originaire d'Amérique du Nord. Aucune des langues autochtones d'Amérique du Nord n’a, semble-t-il, de mot correspondant au concept occidental d’art. Pourtant, les objets conçus par ses artisans sont aujourd’hui considérés comme des œuvres d’art à part entière.
Europe
Antiquité
Articles détaillés : Art de l'Égypte antique, Art de la Grèce antique, Art étrusque et Art de la Rome antique.Bien que celle-ci soit géographiquement située en Afrique, l'Art de l'Égypte antique, né il y a environ cinq mille ans, est l'une des principales sources de l'art en Europe. Il combine des règles strictes de régularité géométrique et une observation aiguë de la nature. Ses œuvres n'étaient pas destinées à être admirées par les vivants. On les plaçait dans les tombes des rois, puis progressivement dans celles de personnages de moindre importance sociale, afin d'aider l'âme des défunts à rester vivante24.
Mais l'art européen doit aussi beaucoup à l'Art de la Grèce antique. Dans ses premiers temps, aux alentours du Xe siècle av. J.-C., il est extrêmement sobre et géométrique. Par la suite, il s'inspire considérablement des règles établies par l'art égyptien, notamment en peinture et en sculpture.
Aux alentours du VIe siècle av. J.-C. se produisit une véritable révolution artistique : Les artistes commencent à s'affranchir des règles de l'art égyptien, qui imposaient de représenter chaque partie d'un ensemble (d'un corps humain par exemple) sous son angle le plus reconnaissable, au prix parfois de positions peu vraisemblables de l'ensemble. S'affranchissant de ces règles, ils se permettent de représenter un pied de face ou de cacher un bras sur un personnage représenté de profil : leurs peintures et leurs sculptures deviennent ainsi moins stéréotypées, plus naturelles25.
Vers la fin du VIe siècle av. J.-C., les artistes grecs sont toujours de simples artisans, mais un public de plus en plus nombreux s'intéresse à leurs œuvres. On compare les mérites des différentes écoles d'art, des maîtres des différentes cités. Certains d'entre eux, comme Praxitèle deviennent extrêmement célèbres. Un peu plus tard survient une autre évolution : alors que jusqu'ici les artistes s'efforçaient d'éviter de donner à leurs visages une expression trop précise, on commence alors à leur faire exprimer des sentiments et le règne d'Alexandre le Grand voit l'apparition d'un art du portrait25 que l'Art de la Rome antique reprendra et développera plus encore.
Moyen Âge
La Cathédrale de Reims est l'un des joyaux de l'art gothique en Europe Occidentale.Article détaillé : Art médiéval.L’art médiéval couvre un ensemble large de temps et de lieux, sur plus de mille ans d'histoire de l'art en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cela inclut de nombreux mouvements de l'art et périodes, art régional ou national, genres, renaissances, métiers d'artistes, et les artistes eux-mêmes. et le livre ou est il Les historiens de l'Art classifient l'art médiéval en périodes et mouvements principaux, les relations entre ces périodes sont parfois plus subtiles. Ceux-ci sont l'Art celtique, l'Art paléochrétien, l'Art des migrations, l'Art préroman et l'Art roman, l'Art gothique et l'Art byzantin. En plus de cela, chaque « nation » ou culture au Moyen Âge avait son propre style artistique et ceux-ci ont une existence individuelle, comme l'Art anglo-saxon, l'Art viking ou l'Art Islamique en Espagne(pour exemple l'Alhambra).
L'art médiéval comporte de nombreuses techniques, comme la mosaïque et la sculpture.
L'immense majorité de l'art qui nous est parvenu de cette période relève du domaine du religieux et renvoie à un cadre qui incorpore à la fois une pensée théologique ou cosmogonique et des fonctions proprement liturgiques. À cet aspect strictement religieux, il convient encore d'ajouter une dimension sociale ou civique. Ainsi, une œuvre pourra être étudiée et comprise sous ces différents aspects : un contenu proprement théologique qui s'exprimera souvent par des choix iconologiques de la part du ou des créateurs ; une fonction liturgique ou cérémonielle concrète qui sera une contrainte matérielle de l'œuvre, définissant parfois sa forme, sa structure ou ses dimensions ; une fonction publique d'exaltation du commanditaire, du donateur ou du récipiendaire.
Époque moderne
Léonard de Vinci, page de croquis sur l'anatomie humaineArticles détaillés : Renaissance artistique, Baroque, Rococo, Classicisme, Romantisme, Impressionnisme, Expressionnisme et Art moderne.Pour les historiens, l’époque moderne – on dit parfois les « Temps modernes » – couvre la période historique qui commence avec la fin du Moyen Âge. Les historiens français la font se terminer avec la Révolution française. Cette convention spécifiquement française ne sera pas utilisée dans ce chapitre, dans lequel on a préféré utiliser la convention internationale qui fait se terminer l'époque moderne 75 ans avant le présent.
On fait habituellement commencer la Renaissance artistique en Italie au XVe siècle26. Les Italiens nomment cette période le quattrocento. Elle se prolonge au XVIe siècle où elle atteint alors, dans de nombreux pays d'Europe, son apogée. Si elle redécouvre la mythologie et l'art antique, elle ne constitue pourtant pas un retour en arrière : les techniques nouvelles, le nouveau contexte politique, social et scientifique permettent aux artistes d'innover27. On redécouvre et on perfectionne considérablement la perspective. On développe la technique de la peinture à l'huile. Alors qu'au Moyen Âge la création artistique était essentiellement tournée vers Dieu et la religion chrétienne, c'est l'homme que la Renaissance artistique place au centre de ses préoccupations. Pour la première fois, l'art pénètre dans la sphère du privé : les œuvres ne sont plus seulement commandées par le pouvoir religieux ou séculier ; elles entrent dans les maisons bourgeoises26.
Joseph Mallord William Turner, L'Incendie du Parlement, 1835
Dans le courant du XVIIIe siècle, d'abord en Angleterre, on commence à remettre en question les habitudes du classicisme. Certains connaisseurs, souhaitant se distinguer des autres, sont en recherche d'originalité, notamment dans le domaine de l'architecture qui cherche une nouvelle inspiration jusque vers la Chine et l'art gothique. À la fin du siècle et au début du suivant, le romantisme s'efforcera de réhabiliter le sentiment face à la raison : des artistes comme Turner évoquent, à travers leur représentations de la nature, les émotions de l'homme face aux puissances qui le dépassent30.
Ce rejet des traditions donne naissance a de nombreux mouvements, dont chacun se pare comme d'un étendard d'un nouveau nom en « -isme »31 (réalisme, naturalisme, impressionnisme, symbolisme, ...). Il a aussi pour conséquence une complexité plus grande des rapports entre les artistes et les acheteurs d'œuvres d'art: L'artiste ne souhaite plus nécessairement s'adapter aux goûts de ses clients. S'il le fait, il a parfois le sentiment de faire des concessions humiliantes. Mais s'il préfère travailler dans un splendide isolement, il risque d'être réduit à la misère32. Bientôt certains artistes en viennent à se considérer comme appartenant à une espèce différente et à afficher avec vigueur leur mépris des conventions et de la respectabilité. Au XIXe siècle, le gouffre se creuse entre les artistes à succès et les non-conformistes, qui furent surtout appréciés après leur mort32.
L'Art moderne naît à la fin du XIXe siècle et au début XXe siècle. Il voit apparaître en peinture les figures de Picasso, Matisse, Miro, Max Ernst et de nombreux mouvements comme le surréalisme, l'Oulipo, la Nouvelle Vague. Des architectes comme Frank Lloyd Wright osent privilégier l'organisation des pièces à l'ornement des façades et abandonnent le dogme de la symétrie33.
En France, avec la modernité, les peintres se détachent peu à peu du système des salons et de l'emprise de la bourgeoisie. Les grands collectionneurs contemporains, les galeries et les critiques jouent un rôle important. Le marché de l'art s'internationalise.
Marcel Duchamp représente l'objecteur fondateur de l'art conceptuel. Il ne se rattache pas plus à ses précurseurs que son intention n'est d'établir un art de l'objet. Ce qu'il cherche au contraire c'est sortir de l'art. Pourtant les ready-made de Duchamp (dont il est le concepteur) et ses objets cinétiques apportent une nouvelle dimension à la conscience esthétique, ainsi qu'une immense contribution à l'historiographie de la sculpture moderne, bien contre sa volonté35.
Dans le domaine de la peinture, un pas décisif est franchi dans les années 1910 lorsque Kandinsky ose l'art abstrait, qui ne représente pas des sujets ou des objets du monde naturel, réel ou imaginaire, mais seulement des formes et des couleurs pour elles-mêmes.
À cette époque, même lorsqu'ils ne renoncent pas aussi radicalement à la représentation d'un sujet, de nombreux artistes estiment que ce qui compte en art, c'est d'abord la forme, le sujet ne venant qu'en second36. Ils sont en recherche perpétuelle de nouveauté. Avec le surréalisme, ils cherchent même à créer quelque chose de plus vrai que la réalité elle-même37, à tenter d'atteindre une « réalité supérieure ».
Époque contemporaine
Articles détaillés : Art contemporain, Art performance, Land Art, Figuration libre, Installation (art) et Post-modernisme.Sculpture de Salvador Dali
En peinture, à partir des années 1950, certains artistes concentrent leur recherches sur l'acte physique de peindre et réalisent des œuvres abstraites en peignant, égouttant ou projetant de la couleur sur la toile. La structure du tableau résulte alors de l'intuition de l'artiste mais aussi des divers comportements de la couleur (coulures...). Peindre apparait alors comme un moment d'existence irréfléchi et pulsionnel et l'œuvre est un témoignage du corps vivant, en action et en mouvement dans l'instant. Ce mouvement sera dénommé tachisme, expressionnisme abstrait ou encore action painting aux États-Unis. L'Américain Jackson Pollock se fera particulièrement remarquer par cette technique. Il n'est pas sans évoquer la calligraphie chinoise dans sa recherche d'un jaillissement rapide et spontané39.
Beaucoup d'artistes contemporains sont fascinés par les effets de « texture » et renoncent à l'emploi de la peinture pour d'autres matières, dans des productions qui se situent parfois à mi-chemin de la peinture et de la sculpture. Le Op Art, notamment avec Vasarely, accorde un intérêt particulier à l'interaction des formes et des couleurs visant à produire des sensations de relief ou de mouvement39. Plus près de nous encore, dans les années 1960, le Happening, le Fluxus, (Joseph Beuys, Wolf Vostell, Nam June Paik), et le Art vidéo. Pop Art utilise des symboles populaires et prend en compte l'influence de la publicité, des magazines, des bandes dessinées et de la télévision dans les sociétés de consommation. Par des techniques industrielles, il remet en cause le principe d'unicité d'une œuvre d'art. Ainsi Andy Warhol reproduit les siennes par centaines, parfois même par milliers.
Plus généralement, l'art contemporain est traversé par les concepts et les thèmes qui agitent la société contemporaine: la dématérialisation de l'œuvre (Yves Klein), l'écologie profonde (Hundertwasser), la propagande visuelle et la publicité (Warhol), l'entreprise œuvre d'art ou vice-versa (Hybert), la fascination pour la révolution technique et les bio-technologies (Eduardo Kac), la chirurgie esthétique et la re-création corporelle de soi (Orlan).
Toutefois, la course effrénée à la nouveauté et le triomphe du modernisme conduisait les non-conformistes à une contradiction: « Fallait-il être non-conformiste comme tout le monde ? »40 Ceci explique peut-être qu'on assiste depuis la fin des années 1970 à un retour du figuratif et à l'apparition d'une autre attitude, plus que d'un (encore) nouveau style, parfois dénommée post-modernisme.
Jean Prouvé (1901-1984), est un architecte et un designer autodidacte français. Au cours des années 1930, il collabore avec l'agence d'architecture dirigée par Marcel Lods et Eugène Beaudouin pour des bâtiments considérés comme précurseurs de l'architecture moderne en France : la cité de la Muette à Drancy ou la Maison du peuple à Clichy. Réalisateur également de mobilier, ses réalisations « sculptures dans l’espace quotidienne » – chaises, lits Antony, bibliothèques, bureaux Compas – sont exemplaires et figurent aujourd’hui parmi les plus cotés du XXe siècle (un fauteuil Kangourou s'est vendu 152 449 €, une bibliothèque peut valoir jusqu’à 160 000 €.)
Le sculpteur Remus Botarro (né en 1946, en Roumanie), il travaille à Vienne et à Paris. Auteur de monuments publics dans plusieurs capitales en Europe, il est aussi l'inventeur du concept auquel il a donné le nom de « l'Habitat de l'Avenir » ; le concept Botarro consiste a transformer l'espace immobilier habité en une œuvre d'art unique dans sa création, en harmonie et en relation étroite avec son occupant, lui conférant ainsi une valeur d'exception.
Océanie
Article détaillé : Art d'Océanie.L'art d'Océanie comprend les productions, anciennes ou contemporaines, des peuples de Mélanésie, de Micronésie, de Polynésie, ainsi que celles des peuples traditionnels d’Australie et de Nouvelle-Zélande et d'autres îles du Pacifique. En revanche, on ne classe pas dans cette catégorie les productions des artistes australiens et néo-zélandais d'origine occidentale41.
Son histoire débute lorsque la première vague de migrants, venus d'Asie du Sud-Est, s'installe en Australie et en Nouvelle-Guinée, il y a probablement environ 50 000 ans. Les plus anciennes œuvres d'art qu'on ait retrouvé d'eux sont des figures de pierre, des mortiers et des pilons ornés de motifs zoomorphes mêlés à des figures anthropomorphes41.
Vers 1500 avant J.-C. apparaît la civilisation Lapita (du nom d'un site archéologique de Nouvelle-Calédonie)42. Il s'agit d'une civilisation originale, notamment pour ses décors à poterie, qui semble être apparue sur les îles Bismarck, au Nord-Est de la Nouvelle-Guinée. Elle est associée aux peuples austronésiens qui allaient conquérir l'Océanie éloignée à partir de l'Océanie proche, à l'origine du groupe linguistique océanien. Plusieurs centaines de sites archéologiques lapita ont été retrouvés dans une aire allant de la Nouvelle-Guinée jusqu'aux îles Samoa (archipel de Bismarck, îles Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji, Tonga, Samoa, Wallis-et-Futuna).
Dans chaque archipel, cette culture s’est adaptée à son milieu particulier et a connu son évolution propre, mais elle n'a pas perdu pour autant son unité. L'ensemble des îles du Pacifique a ainsi conservé une certaine homogénéité culturelle41.
En Australie
Articles détaillés : Art en Australie et Art des aborigènes d'Australie.Les Aborigènes sont de remarquables peintres, sur écorce dans le nord des Territoires du Nord, sur tissu et toile dans la partie centrale du désert. Actuellement reconnu comme beaux-arts, aussi bien qu'être utilitaire et décoratif, on pense que l'art indigène australien est la tradition continue la plus ancienne de l'art dans le monde. Les exemples les plus anciens de l'expression artitistic ont lieu plus de 30000 années43.
Il y a trois modèles régionaux d'Art des Aborigènes d'Australie. Premièrement : figures géométriques gravées, telles que des cercles, des cercles concentriques, des arcs, des voies animales et des points - en Australie centrale, en Tasmanie, le Kimberleys, et Victoria. Le deuxième est le modèle figuratif simple des silhouettes peintes ou gravées qui sont trouvées au Queensland. La troisième forme est les peintures figuratives complexes, telles que l'art de rayon X, qui montre les organes internes des humains et des animaux. Ce sont communs à la region du terre d'Arnhem43.
Les dessins et figures qu'ils peignent ont tous une signification bien particulière liée à la mythologie du rêve et pouvant être assimilés à une forme d'écriture. À l'exception des peintures rupestres, la plupart des œuvres aborigènes étaient éphémères : peintures corporelles, dessins sur le sable, peintures végétales au sol.
À partir des années 1970, les Aborigènes ont abordé la peinture acrylique sur toile. Les œuvres aborigènes évoquent souvent le temps du rêve qui relate le mythe de la Création selon leur culture. Ce mouvement d'art - le Western Desert Art Movement - est devenu l'un les des mouvements d'art les plus significatifs du XXe siècle43. En 2007, le tableau d'Emily Kame Kngwarreye, Earth's Creation s'est vendu pour l'équivalent de 671 000 euros.
Des exemples d'Art rupestre peuvent être trouvés dans les parcs publiques même dans les villes principales : comme au Parc national Ku-ring-gai Chase à Sydney. Les Parcs nationaux d'Uluṟu-Kata Tjuṯa et Kakadu, en Territoire du nord, sont classés sur la liste de l'UNESCO en tant que patrimoine culturel et présentent une histoire des techniques et du comportement illustrée par des peintures44,45,46.
L'Australie a produit beaucoup d'artistes notables à partir des traditions occidentales et indigènes depuis 1788. Le caractère sacré de la terre est un thème commun trouvé dans les deux histoires d'art. Les origines de l'art occidentale australien sont souvent associées à l'école de Heidelberg des années 1880-189047. Des artistes comme Arthur Streeton, Frederick McCubbin et Tom Roberts se sont efforcés de donner une image plus vraie de la lumière en Australie. L’Australie a eu une école de peinture importante dès les premiers jours de la colonisation européenne et possède des peintres de réputation internationale. On peut citer : le Surréalisme de Sidney Nolan, Arthur Boyd et Russell Drysdale ; l'avant-garde de Brett Whiteley ; les peintres/sculpteurs William Dobell et Norman Lindsay ; les peintres de paysages Albert Namatjira et Lloyd Rees ainsi que le photographe moderne Max Dupain. Chacun a aidé à définir le caractère des arts visuels australiens48.
La philosophie de l'art
Les théories classiques : l'esthétique
Article détaillé : Esthétique.La philosophie de l'art désigne à la fois l'intérêt presque constant des philosophes pour l'art depuis l'Antiquité et une discipline plus ou moins conçue comme autonome depuis la fin du XVIIIe siècle49. Pour l'historien de la philosophie Michel Blay, il convient de distinguer deux approches de la philosophie de l'Art. D'une part elle recouvre tout le corpus des textes philosophiques qui, depuis l'Antiquité grecque, abordent la question de l'esthétique (de Platon à Kant en somme) ; d'autre part il s'agit de la discipline née avec Schelling au début du XIXe siècle.
L'apport de l'antiquité tourne autour de la notion de « mimésis », avec Platon dans Sophiste, et surtout avec Aristote, dans sa Poétique. La mimésis est selon lui l'art de représenter la réalité; l'Art serait donc représentation du réel et du Beau. Cependant, c'est avec la mise à l'écart du concept de mimésis que « la première théorie de l'art comme activité du génie émerge chez Kant ». En plus de distinguer les différents arts, Kant permet de déplacer le principe intime du caractère artistique vers le pôle de la réception, l'assimilant à l'idée esthétique en tant qu'expression de l'entendement et de l'imagination.
Dans son cours intitulé Philosophie de l'art (1802-1803), Schelling rejette le nom d'esthétique et annonce que seule la philosophie est à même de développer une « vraie science de l'art ». Un autre grand nom concernant la philosophie de l'art est celui d'Hegel, qui, dans son Esthétique (1828-1829) montre que le but de cette discipline est le Beau et l'Art, entendus comme distincts de la religion et de la philosophie. La période moderne est dominée par deux courants majeurs50. Le premier, représenté par Adorno pose la question de l'autonomie de l'art, notamment vis-à-vis du social. Theodor W. Adorno, héritier de la pensée de Karl Marx, conclut que sans le social l'art ne peut exister. Le second courant est celui de l'esthétique analytique. Il pose le problème de la définition de l'art. Les usages du mot sont analysés par Ludwig Wittgenstein alors que son fonctionnement comme pratique est étudié par Nelson Goodman.
Le début du XVIIIe siècle voit l'émergence d'une conscience de l'art, comme le siècle précédent avait révélé la conscience du sujet. Née de la modernité philosophique, l'esthétique reste une discipline philosophique qui malgré ses tentatives ne s'est pas émancipée en science de l'art. Ce n'est que par simplification qu'on s'accorde à dire que l'esthétique (philosophie des sens et de l'art) est une réflexion sur l'art, car l'objet de cette réflexion n'est pas donné d'avance. De fait ce sont les pratiques artistiques elles-mêmes qui sont devenues réflexives et de nos jours il n'est guère possible de séparer l'œuvre d'art du discours qui la fonde : « esthétique » et « artistique » sont deux adjectifs pratiquement interchangeables[réf. nécessaire].
Cependant à l'origine Alexandre Baumgarten, l'auteur à qui l'esthétique doit son nom, avait considéré « l'art esthétique »51. Selon son idée, la beauté fournissait l'occasion à la connaissance perceptible de parvenir à son accomplissement parfait : un art du beau était l’équivalent de la théorie bâtie sur la causalité. Une médiation s'effectuait par ce troisième terme, « la beauté », introduit entre art et esthétique.
Tout comme le regard moderne s'est exercé à découvrir un certain art primitif, l'esthétique a découvert des précurseurs chez des auteurs anciens. Par exemple le dialogue de Platon Hippias majeur porte traditionnellement le sous-titre De la beauté et il est devenu un texte canonique de l'esthétique. Alors il n'est guère étonnant de trouver qu'il anticipe certaines questions dont on débat encore de nos jours. Les textes issus des civilisations non européennes peuvent aussi être soumis à une pareille lecture et de cette manière on reconstruit aussi, par exemple, une esthétique chinoise ou indienne.
Tant qu'on concevait l'art comme une activité réglée, le besoin d'un système pour juger de ses résultats ne se faisait pas sentir. Ce n'est que rétrospectivement que les divers Arts poétiques écrits depuis l'antiquité sont devenus représentatifs d'une esthétique normative. La Querelle des Anciens et des Modernes montre qu'en fait le caractère conventionnel des normes ou règles était bien perçu. La première ébauche de l'esthétique a été une tentative de naturaliser l'art et cette tentation reste toujours vivace.
C'est à Emmanuel Kant que l'on doit la solution de compromis qui, sous une forme ou une autre, est actuellement en cours. Selon son idée originale, « le génie est la disposition innée de l'esprit par laquelle la nature donne les règles à l'art. »52. Si la beauté, ou plutôt l'idée de beauté, intemporelle et universellement valable, liait l'art au discours qui le concerne, l'innovation (artistique ou esthétique) fait problème. Accepter l'apparition de génies, définis par leur « talent naturel », ouvre la voie au changement ; l'art reste une activité soumise à certaines règles, mais celles-ci peuvent changer. L'esthétique qui était réduite par Baumgarten à la perception se développe en jugement sur le perçu.
Ce jugement ne s'appuie cependant pas sur des concepts définis. Le « Beau » est universel sans concept. C'est dire au fond que c'est l'œuvre géniale qui donne un nouvel aperçu sur le « Beau ». L'œuvre belle n'est pas réductible à un concept, mais constitue une Idée esthétique, qui donne à penser, mais est inexponible, transcende l'entendement. Kant interprète le sentiment esthétique comme le fruit d'un rapport inconceptualisable entre nos facultés, l'intuition, l'imagination et la raison. C'est dire que le « Beau » s'enracine dans l'unité profonde de la personne humaine, à laquelle l'expérience n'a pas accès. De plus, et Hegel le critiquera, Kant accorde un primat du « Beau » naturel sur le Beau artistique. Ou plutôt, le génie humain fait partie de la nature. Enfin Kant ne résume pas la valeur d'une œuvre d'art à la seule beauté, puisqu'il développe une analytique du sublime. Est sublime ce qui dépasse l'imagination humaine, et suscite par là-même une réaction de l'intelligence comme de la volonté humaine. Aussi grande ou puissante que soit une réalité de la nature, nous la dépassons par l'Idée de l'infini, et surtout par notre résolution morale.
De l'approche kantienne on peut dériver une bonne partie des vues et pratiques artistiques ultérieures. On notera plus particulièrement l'idiosyncrasie de ceux qu'une partie de la société accepte comme grands artistes, la transgression conçue comme acte esthétique ou les manifestes et autres programmes par lesquels les mouvements artistiques modernes s'affirmentnote 6.
Cette façon de procéder en instaurant un troisième terme, beauté, génie, culture ou autre, entre ce que l'on nomme « art » et ce que l'on appelle « esthétique » parvient tout au plus à différer le problème car à chaque fois revient la question ; qu'est ce que la beauté, le génie ou la culture ? Comment s'accorde-t-on sur la validité de la réponse ? Que l'art propose ses œuvres à une esthétique ou que l'esthétique circonscrive le domaine de l'art, il y a là une circularité que l'on évite difficilement sans faire appel aux dimensions historiques et sociales de ces phénomènes.
Les théories modernes de l'art
Sans que la distinction soit claire, on peut soutenir que les théories de l'art traitent ce sujet d'une manière plus générale que l'esthétique. Par exemple une théorie sociologique de l'art a été proposée par Pierre Bourdieu53, une théorie sémiologique par Nelson Goodman54, etc. Un même auteur présente parfois les deux approches comme par exemple Hegel qui considère l'esthétique dans un cours spécial tandis que sa philosophie affirme que l'art est une forme en déperdition55.
Le projet inachevé de Theodor W. Adorno est paru sous le titre Théorie esthétique. Un point de distinction utile est de noter qu'une esthétique peut être normative, ce qu'une théorie ne saurait être. L'énigme de l'art, qui est son propre, est ainsi devenue aussi son objet d'étude à l'époque contemporaine :
« Toutes les œuvres d'art, et l'art en général sont des énigmes. Le fait que les œuvres disent quelque chose et en même temps le cachent, place le caractère énigmatique sous l'aspect du langage. (...) L'exemple typique de cela c'est celui, avant tous les autres arts, de la musique, qui est à la fois énigme et chose très évidente. Il n'y a pas à résoudre, il s'agit seulement de déchiffrer sa structure. Mais le caractère énigmatique ne constitue pas le dernier mots des œuvres; au contraire, toute œuvre authentique propose également la solution de son énigme insoluble56. »
Pour Guy Debord la société capitaliste de consommation est devenue au XXe siècle une société de la publicité, de l'image et de la représentation qu'il appelle la société du spectacle. L'artiste y a un rôle particulier; il peut soit contribuer à la prolifération infinie et aliénante de nouvelles images, perpétuant de fait activement le modèle, soit se situer en porte-à-faux par une attitude critique.
Une forme d'interaction et d'échange
Calligraphie animée
Chercher la vérité derrière l’apparence. Peut-on envisager finalité plus captivante ? L’art devient alors le prolongement de l’action. Cette philosophie de l’action, développée notamment par Hannah Arendt59, émerge quand le geste artistique devient l’expérience d’une relation particulière. Aussi l’art ne cherche-t-il pas à imiter ou à reproduire, mais à traduire une réalité métasensible. Il peut alors faire poindre le spirituel dans le champ de l’expérience commune.
La forme comme dynamisme du sensible
En art du moins, la forme n'est donc pas un principe étranger au contenu, et qui y serait imprimé du dehors, mais la loi de son développement, devenue transparente. Elle n'est pas pensée par le spectateur, ce qui voudrait dire qu'elle est de l'ordre du concept, et donc étrangère à la perception proprement dite, qu'elle ne se donne pas à voir.
Paul Valéry pouvait écrire que « la belle architecture tient de la plante. La loi de croissance doit se sentir. De même la loi de ménagement des ouvertures. – Une fenêtre ne doit pas être un trou percé comme par un vilebrequin dans une planche, mais être comme l'aboutissement de lois internes, comme la muqueuse et les modelés des orifices naturels. »
Avant d'être transcrite dans la notation, la mélodie existe comme déploiement même du son, exploitation de certaines possibilités insoupçonnées de ce matériau. La couleur ne remplit pas l'espace impressionniste, mais en est la vibration. La poésie ne consiste pas à imposer à la langue une signification préétablie, ni à produire des bouts rimés. Elle laisse plutôt la parole aux mots eux-mêmes, comme si elle n'était le discours de personne. Il s'agit de révéler un mouvement inhérent à une dimension sensible du monde. L'art donne à voir comment le sensible s'engendre : le regard du peintre demande à la lumière, aux ombres, à la couleur « Comment ils s'y prennent pour faire qu'il y ait soudain quelque chose, et cette chose ? » (L'œil et l'esprit, Maurice Merleau-Ponty).
Les grands thèmes de réflexion sur l'art
Art et attention au sensible
Paul Cézanne
Les Joueurs de cartes 1892-95
C'est justement parce que la nature morte n'est pas la pomme, mais la représentation de la pomme, que pour la première fois je puis la voir au lieu de la penser ou de la croquer, considérer son aspect, et non son essence ou son utilité. C'est en ce sens que l'art déréalise son objet, comme le souligne Sartre60, à la suite de Kant. La mer est pour le peintre impressionniste une surface colorée, une apparence, et non le milieu de vie des organismes marins. Dans Qu'est-ce que la littérature ?, le même Sartre peut, sans contradiction, montrer que c'est la poésie qui constitue pour la première fois le mot en objet, en chose, quand il n'était auparavant qu'un organe d'exploration du monde, comme les antennes des insectes.
C'est que « l'art de voir (au sens dessin et peinture) est opposé au voir qui reconnaît les objets » (Paul Valéry). Le visible est sensuel, lui aussi : tenu ainsi à distance, il brille pourtant des feux de nos propres désirs.
Être attentif au sensible, c'est encore, comme nous y invite Henri Focillon dans sa Vie des formes (1934), étudier les possibilités propres d'un matériau, comme le bois, la pierre, le fil d'encre en calligraphie. Prenons pourtant ici le mot « matériau » en un sens plus large : l'architecture gothique est tout autant faite de lumière, ou de verticalité, que de pierre. D'un point de vue esthétique, le temps et l'espace eux-mêmes sont l'étoffe de l'expérience, comme une langue celle de la pensée. Ce ne sont pas seulement des formes abstraites. Et, certes, l'art ne se contente pas d'explorer les soubassements de l'expérience sensible, il tire de la connaissance intime de cette logique, ou de cette géométrie, des structures et des effets insoupçonnés d'abord.
Arts et représentations
Henri Rousseau
Les Joueurs de football
C'est la grande difficulté des arts de notre époque : ils sont souvent liés par des directions intellectuelles et des expérimentations qui ne peuvent pas être lisibles directement et sans connaissance de leur genèse : ce sont des friches de découvertes qui deviendront peut-être de vraies œuvres aux yeux des machines humanisées (post-futurisme).
Jamais une œuvre jeune n'est comprise sans avoir assimilé sa généalogie. Cependant on remarquera que le terme d'"art" est trop couramment appliqué à toute médiatisation spectaculaire, et cela à son détriment.
Les médiations artistiques dépassent et transcendent tous les problèmes de la connaissance du monde. L’étude des phénomènes physiques et l’évolution des technologies y jouent un rôle important, puisqu’elles influencent souvent les outils de création. Une expérimentation artistique, parallèle à l’expérimentation scientifique, vient ainsi fonder l’élaboration d’une nouvelle esthétique, soutenue par la place croissante des techniques dans la vie quotidienne.
L'art pourrait donc servir à reproduire des concepts éternels conçus ou imaginés par la seule contemplation. L'origine de l'art provient bien de la connaissance des idées et des choses, mais transcende cette connaissance pour la présenter autrement, devenant de ce fait représentation. Si tant est que l'art se fixe des objectifs (ce qui va bien sûr contre sa nature), un des buts marquants de l'art serait donc de communiquer la connaissance profonde acquise non seulement par les sens, mais aussi par l'esprit. L'art de pure imitation sera toujours très loin du vrai : l'œuvre ne peut être aussi belle que la chose réelle ; elle est d'un autre ordre, et n'en saisira jamais qu'une toute petite partie. L'imitation de la nature ne traduit jamais son niveau de beauté, cependant que la représentation artistique dévoile un absolu propre à l'artiste, une vérité de notre espace naturel et inimitable puisque personnel.
Imitation et représentation
Mais cette production n'est pas obligatoirement de nature volontaire. Contrairement aux autres productions humaines, l'acte de création se situe le plus souvent hors du champ de la conscience. Il nous permet d'accéder à une communication du spirituel, de l'intemporel, de l'universel. Nietzsche pense également que l'art doit servir à masquer ou à embellir tout ce qui est laid dans la nature humaine62. Pourtant, aujourd'hui, certains arts nés de la modernité, tel le cinéma, cherchent autant à embellir la nature humaine, qu'à mettre en évidence toute sa noirceur dans l'espoir peut être d'en extraire les germes de l'incompréhension et de l'intolérance.
Le cinéma, en limite de l'art, donne à voir des crédibilités quotidiennes, qui mettent à jour, comme le roman, mais en plus restreint, une expérience humaine que nous ne saurions découvrir autrement.
Cette logique conduit l’art vers une nécessité, vécue de l’intérieur par l'artiste. La musique, plus que « l’art d’organiser les sons » reflète l’expression d’une entité sonore « autre », d’une forme irréelle et non conceptualisable de la communication ; elle est une imagination totale, qui réunit à la fois de nouvelles représentations et une conception neuve de leur construction. Comme les autres arts, elle exprime le rationnel et l'irrationnel, mais en s'écartant du mythe ou de la magie.
Tous les processus créatifs opèrent, par l’esprit même qui les guide, une catharsis qui garantit un dépassement des limites posées à la connaissance du monde. La symbiose sensorielle qui nourrit l’action créatrice n’est que la forme élémentaire de la représentation qui infère l’imaginaire.
En tant qu’approche différente, plus tournée vers l’esprit que vers la pensée, l’art doit inéluctablement déboucher sur le prolongement de l’œuvre d’une nature dominatrice et confinée à des transformations évolutionnistes. Tentant de s’affranchir de ces limites de la pensée humaine, l’art retrouve la substance spirituelle, quasi mystique, quasi magique, de la création. Cette volonté d’apaiser notre soif de connaissance n’est pas obligatoirement malsaine. Mythe et magie ne sont pas foncièrement des échappatoires aux manques de rationalité des événements qui nous entourent, même s’ils sont, pour certains, des aveux de faiblesse, des limitations transfigurées.
Ils peuvent parfois marquer aussi la recherche d’une spiritualité absente. L’art en revanche est lui toujours une nécessité d’exprimer le monde de cette façon-là. Il ne cherche pas à remplacer la réalité par une autre entité de meilleure consistance ; il ne cherche pas non plus à transgresser des limites inhérentes à notre nature, mais il cherche à les transcender. L’art cherche à utiliser le monde des sens pour pénétrer dans un monde de l’esprit, ou peut-être même dans celui de l’âme. Ce faisant, l’art cherche l’immanent derrière le permanent. Il essaye de prouver que le potentiel humain ne se réduit pas à la transformation, mais qu’il a conquis la dimension de la création.
Sources
Notes
- Du latin Ars, artis « habileté, métier, connaissance technique ».
« Ars pouvant également signifier « métier, talent » mais aussi « procédé, ruse, manière de se conduire » et seulement tardivement « création d'œuvres », terme traduisant le grec tekhnè. La signification du terme art s'est historiquement déplacée du moyen vers le résultat obtenu », (Dictionnaire des concepts philosophiques, p. 50).
Voir aussi Dominique Chateau, « Art », dans Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, dir. Barbara Cassin, Seuil, Dictionnaires le Robert, 2004 (ISBN 2-02-030730-8) (extraits en ligne). - Traduction par Necrid Master (d · c · b) pour Wikipédia
- À titre d'exemple, une statue de femme Sénufo s'est vendue 72 750 € en juin 2008 chez Sothebys Paris
- Bien qu'en France même, l'adjectif « baroque » soit souvent réservé à des édifices plus tardifs, moins « classiques », plus « excessifs ».
- Dans un sens dit « international » du terme, c'est-à-dire des 75 dernières années.
- On peut ajouter ici encore la contemplation désintéressée ou le sublime. Cf. Thiery de Duve, 1989, Au nom de l'art, Paris, Éditions de Minuit ; P. Bourdieu, Les Règles de l'art, Paris, Seuil, 1992.
Références
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- Cf. Louis-Abel Fontenai de Bonafous, abbé de Fontenay (1736-1806), Dictionnaire des artistes. Notice historique et raisonnée des architectes, peintres Pirats Art Network, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs & danseurs ; imprimeurs, horlogers & méchaniciens, Paris, 1776 (en ligne tome 1 tome 2) : repr. Genève, 1972.
- Voir par exemple, le texte de Jacqueline Liechtenstein, « Le parallèle des arts », dans La Peinture, op.cit., p. 385-388 ; ou bien Dominique Chateau, « Art » et Jacqueline Liechtenstein, « La comparaison des arts », dans Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, dir. Barbara Cassin, Seuil, Dictionnaires le Robert, 2004 (ISBN 2-02-030730-8) (extraits en ligne).
- Lire, par exemple, dans la conclusion de Pierre-Jean Haution, Dissertation - Pourquoi y a-t-il plusieurs arts plutôt qu'un seul ?, Site ac-grenoble.fr, 2006
« [...] nous pouvons parler d'une démarche, d'un processus commun à toute création artistique. Mais derrière cette unité, il nous est impossible de ne pas prendre en compte la réalité plurielle non pas tout d'abord des arts, mais des œuvres d'art. » - Nathalie Heinich, Être artiste : les transformations du statut des peintres et des sculpteurs, Paris, 2005 (1re éd. 1996) (50 questions) (ISBN 2-252-03532-3).
- Voir la séparation établie par l'anthropologue Jacques Maquet entre l'"esthétisation de l'utile" et l'"art" réalisé avec pour but propre la délectation esthétique, notion européenne lancée à la Renaissance italienne.
- Par exemple, pour le domaine de la production visuelle humaine : Laurent Gervereau (dir.), "Dictionnaire mondial des images", Nouveau monde, 2006 et Laurent Gervereau, "Images, une histoire mondiale", Nouveau monde, 2008.
- (Lalande 1992)
- Hugues de Saint-Victor, Libri septem eruditiones didascaliae ch.26 (PL 176, col.760)
- (Michel Blay et al. 2008, p. 51)
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- Morris Weitz, The Role of Theory in Aesthetics, Journal of Aesthetics and Art Criticism, 62 (1953). L'approche inaugurée par cet article a donné lieu à une vaste discussion ; voir Nigel Warburton, The Art Question, Routledge, 2003, chapitre 3.
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- Voir les critiques des logiques de l'art contemporain dans, parmi d'autres, Yves Michaud, La crise de l'art contemporain : utopie, démocratie et comédie, Paris, PUF, 2005 (1re éd. 1997), 285 p. (ISBN 2-13-054846-6) ; Christine Sourgins, Les mirages de l'art contemporain, Paris, La Table Ronde, 2005, 261 p. (ISBN 2-7103-2791-0) [présentation en ligne]. Voir aussi la section Débats de la bibliographie
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Ouvrages utilisés
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Voir aussi
Bibliographie
Articles détaillés : Bibliographie en esthétique, Liste d'historiens de l'art et de théoriciens de l'art et Bibliographie de sociologie de l'art.ainsi que les références en Art premier, Histoire culturelle, Anthropologie de l'art, Économie de la culture, Enseignement de l'art, etc.
Ouvrages fondateurs
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Exemples de textes de référence
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Liens externes
- Catégorie arts de l’annuaire dmoz
- www.decryptimages.net, portail d'éducation culturelle
- Lucie Séguin (dir.), Ressources disponibles en Arts visuels et médiatiques et histoire de l'art à l'UQAM, Montréal (Québec)
- Art dans la base du Centre national de ressources textuelles et lexicales, Paris
- (en) Thomas Adajian, The Definition of Art, 4. Contemporary Definitions, dans Stanford Encyclopedia of Philosophy, Palo Alto, Stanford (CA), 2007
- Nouvelle interprétation de l'art.
Histoire de l'art
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Sommaire
Une discipline et des sujets d'étude
Cette discipline universitaire est fondée sur la recherche, l'actualisation et la transposition de problématiques historiques, scientifiques, autour de phénomènes artistiques et culturels. Ainsi, l'histoire de l'art est spécialisée dans la création artistique et ses divers dimensions et concepts (parfois compris comme des fictions) : idée (l'art, la culture), objet (l'œuvre, la technique, la matière), individu (l'artiste, le spectateur), langage (les discours portés dans et autour de l'objet d'art, le medium, la perception), expérience poétique (qu'est-ce que faire œuvre ?) ou imaginaire (la représentation, la figure).
À l'origine de l'histoire de l'art
On retrouve ces questions face à des collections d'objets et des pratiques depuis l'Antiquité méditerranéenne (Pline l'Ancien1, Pausanias le Périégète), l'Inde classique (Muni Bharata2, Abhinavagupta), la Chine ancienne (Confucius, Xie He3, Su Shi4), l'Islam médiéval (Al-Kindi, Al-Farabi5, Avicenne), jusqu'à la Renaissance (Dante, Cennini, Ghiberti, Alberti, Léonard de Vinci, Vasari) ainsi que, depuis, dans les diverses traditions d'écrits et de propos sur l'art6, comme la critique d'art, les traités d'artistes, d'antiquaires, de voyageurs, etc. C'est dans le contexte du renouvellement des questions scientifiques des XVIIIe et XIXe siècles (en particulier avec Winckelmann, Rumohr7 et Burckhardt), que l'histoire de l'art prend forme, en parallèle au développement de l'archéologie, des bibliothèques et des musées publics en Occident (dans chaque cadre national naissant8), comme une spécialité de la philosophie et de l'histoire complémentaire à l'étude de textes, de la littérature.
Conditions de son enseignement actuel
En dehors de l'Allemagne et de l'Italie où pour des raisons historiques9 elle reste une matière bien intégrée au cursus universitaire, voire scolaire, on remarque que l'histoire de l´art continue d'être considérée comme un domaine marginal ou mineur en dépit de sa relative bonne image dans le public. De son côté la discipline est particulièrement subdivisée en sous-spécialités très hétérogènes (périodes historiques, aires culturelles, traditions méthodologiques, affinités institutionnelles10, etc.), entre lesquelles les rapports sont parfois tendus et l'unité fragile (cf. H. Belting, D. Riout, É. de Chassey).
Par exemple, en France, selon le président de l'Université Paris IV-Sorbonne (France Culture, 23 mars 2007), le taux d'échec aux examens des étudiants en première année d'histoire de l'art et archéologie est de 70 % (mais 45 % sur le site de Paris I). Le cursus est régulièrement pris en exemple des dysfonctionnements de l'université (décalage entre les objectifs des étudiants au moment de leur première inscription et la réalité des enseignements, débouchés professionnels et formation permanente, encadrement et moyens des départements11, cohérence des contenus et refus de l’interdisciplinarité, recrutement des enseignants, évaporation des doctorants, etc.).
La question des méthodologies
On distingue très sommairement deux approches en histoire de l'art12, selon leurs objectifs (voir aussi les théories structurelles et individualistes13, ainsi que l'opposition formes/contextes14, en particulier dans le monde anglo-saxon15) :
- La plus courante ayant comme fin la mise à jour de corpus d'œuvres et d'artistes, de la singularité de leurs discours, fondée sur des notions telles que chef-d'œuvre, styles, manière, écoles, mouvements, tendances et leurs articulations, leurs interactions avec l'histoire, les événements politiques et sociaux. Identifier, classer et hiérarchiser est alors parfois considéré comme un fondement méthodologique (cf. A. Chastel). Mais dans certains cas cette approche est qualifiée (ironiquement) d'attributionniste16 pour son goût des biographies narratives et des catalogues ou monographies d'artistes.
- L'autre approche s'interroge aussi sur son propre discours sur l'art, sur la théorie de l'art17 ou sur les frontières de l'art18 – plus proche des sciences de l'art19, est elle aussi initiée autour de (de) Berlin et Vienne20 au XIXe siècle21. Donc, au-delà du comment cette histoire est écrite (l'historiographie), il s'agit de confronter l'œuvre et les enjeux de l'artiste (cf. les « référents irréductibles » selon J. Lichtenstein17) avec les regards qui leur sont portés. Aujourd'hui, certains parlent d'histoire de l'art critique (cf. Fr. Bardon, M. Podro22) et de nouvelle histoire de l’art (cf. A. Wessely23), d'histoire de l'art comparée (cf. Chr. Michel24) voire d'histoire de l’art philosophante (R. Pouivet25).
La mise en œuvre d'une histoire de l'art fait donc appel simultanément à différents savoirs et expériences, et il est plus simple de souligner ce qu'elle n'est pas censée être (un jugement sur l'art, un catalogue de collection, une lecture exhaustive de l'œuvre27, un parti pris idéaliste28, etc.), que de définir ce qu'elle est parfois (un travail critique, une interprétation, une épistémologie – un discours sur la connaissance), mais cela toujours avec une certaine érudition (un « savoir approfondi » ; soit une ambition en matière de documentation et d’interprétation des œuvres29).
Tableau synthétique récapitulatif
Quatre étapes du travail de l'historien de l'art face à un objet peuvent rapidement être mises en valeur :
- la description, l'analyse formelle, structurale30, iconographique, iconologique de l'œuvre et de ses contextes31 ;
- son analyse matérielle, technologique ou physique (en laboratoire pour la datation, etc.) ;
- l'étude des sources historiques autour de la production de l'œuvre (contrat, projet, etc.) ;
- et autour de sa perception (commentaires, critiques, interviews, etc.), soit la connaissance des sources documentaires secondaires.
L'histoire de l'art considérée comme une science ?
Du fait que de nombreux contributeurs à l'histoire de l'art32 ne se sont pas qualifiés ni situés comme historiens de l'art33 (voire hors du champ de la science), elle est parfois présentée comme une science transdisciplinaire ou multidisciplinaire34. Mais on discute aussi beaucoup de sa place dans les sciences humaines (cf D. Arasse) et sociales (est-ce une science appliquée aux musées ? Quelle est l'autonomie de la discipline ? Par exemple).
On constate ainsi que l'histoire de l'art s'approprie de nombreuses méthodologies et perspectives scientifiques comme celles phénoménologique (Maurice Merleau-Ponty, etc.), psychologique (René Huyghe, etc.) et psychanalytique (Meyer Schapiro, etc.), sociologique (Arnold Hauser, Pierre Francastel, Howard Becker), structuraliste (Aby Warburg, Erwin Panofsky, Hubert Damisch, Pierre Daix), marxiste (Michael Baxandall, Françoise Bardon, etc.), formaliste et sémiologique (Heinrich Wölffin, Roland Barthes, Umberto Eco), postmoderniste (Achille Bonito-Oliva, Jean-François Lyotard, Jacques Derrida).
De plus, il serait fastidieux de citer toutes les disciplines auxquelles font appel les historiens de l'art, de l'histoire culturelle, sociale, à l'anthropologie de l'art ou culturelle en passant par l'esthétique, la linguistique, l'économie de la culture, la théorie de la littérature, la communication ou la médiologie, les Visual, Gender, Cultural ou Queer studies, et des diverses études comparées, conséquences des nouvelles questions épistémologiques contemporaines.
Histoire de l'histoire de l'art
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !Articles détaillés : Histoire de l'histoire et Histoire des sciences.Schématiquement, l'histoire de l'art telle qu'on l'a conçue de la Renaissance - depuis Giorgio Vasari et sa Vie des Artistes célèbres (Le Vite), en passant par le XVIIIe siècle de Johann Joachim Winckelmann jusqu'au XIXe siècle hégélien - est l'histoire d'un progrès de l'art.
L'art est supposé passer d'un stade archaïque à un stade classique puis tomber en décadence.
Les arts grec et romain sont présentés en exemple de cette courbe de développement.
Pour l'art grec, la notion d'art était différente de celle qui est présente dans la civilisation occidentale. En effet, en grec, le mot « art » se disait tekhné, la technique. Les Grecs ne faisaient ainsi aucune différence entre l'artisan et l'artiste ; seul le « faire » semblait avoir son importance.
La période archaïque correspond à l'art minoen, mycénien et cycladique ; la période classique à l'apogée de la création attique (le Parthénon à Athènes contemporain des sculptures de Phidias du théâtre d'Aristophane et des philosophes Platon, Socrate...) ; s'ensuit la décadence de la république athénienne et celle concomitante de l'art hellénistique jusqu'à l'invasion romaine.[réf. nécessaire]
Pour l'art romain, la période archaïque est celle de l'art fruste et austère de la République ; l'art classique correspond à l'apogée de l'Empire ; l'art du Bas-Empire (en particulier paléochrétien) aux formes simplifiées sera perçu comme une décadence sous les coups de boutoir des invasions barbares.
Le tournant de cette perception a lieu avec la publication, en 1901, à Vienne, de l'ouvrage d'Aloïs Riegl, L'art du Bas-Empire romain qui montre que la création artistique qui accompagne la chute de l'Empire romain, ne doit pas être interprétée comme décadence, mais comme changement de norme et naissance d'un nouveau paradigme. On notera la concordance entre la publication de cet ouvrage théorique et la pratique artistique de la Sécession viennoise qui s'affranchit alors des canons des Beaux-Arts, quelques années plus tard Kandinsky et Kupka créent les premières œuvres abstraites et Picasso et Braque le cubisme ; comme pour donner raison à Riegl...
À partir de là, l'histoire de l'art (jusque-là prisonnière du paradigme de la Renaissance : faire « revivre » l'apogée des arts antiques et expliquer quelles sont les conditions esthétiques – mais aussi politiques, économiques – de la création d'un art « classique ») reconnaît la pluralité des normes stylistiques simultanées (d'où aussi, étant donné l'effondrement d'un effort dogmatique et normatif, la multiplication des courants artistiques) et s'attache à constater, répertorier, comparer, expliquer les arts plutôt que l'art.
voir plutôt (ces paragraphes sont à réécrire) :
* J. von Schlosser (de), La littérature artistique : manuel des sources de l'histoire de l'art moderne, Paris, 1984 ; réimpr. 1996 (ISBN 2-08-012602-4) ; trad. d'après la 1re éd. en all. de 1924, et les éd. en ital. d'O. Kurz de 1956 et 1964.
* A. Hauser (en) (de), Philosophie der Kunstgeschichte, Munich, 1958 ; trad. angl. The philosophy of art history, Evanston, 1985 (ISBN 0810106728).
* G. Bazin (en), Histoire de l'histoire de l'art : de Vasari à nos jours, Paris, 1986 (ISBN 2-226-02787-4).
* Kunstgeschichte : eine Einführung [Histoire de l'art : une introduction], sous la dir. de H. Belting, H. Dilly, W. Kemp, W. Sauerländer et M. Warnke, 1986 ; 7e éd. rev. et corr., Berlin, 2008 (ISBN 978-3-496-01387-7).
* Funkkolleg Kunst : eine Geschichte der Kunst im Wandel ihrer Funktionen, sous la dir. de W. Busch (de), Munich, Zürich, 1987, 2 vol. (Serie Piper, 735-736) (ISBN 3492107354), nouv. éd. 1997 ; suivi de Moderne Kunst : das Funkkolleg zum Verständnis der Gegenwartskunst, sous la dir. de M. Wagner (de), Hamburg, 1991, 2 vol. (Rowolts Enzyklopädie) (ISBN 3499555166 et 3499555174).
* Fr. Haskell (en), L'historien et les images, Paris, 1995 (ISBN 2-07-073355-6) ; trad. d'après History and its images : art and representation of the past, 1993 (ISBN 0-300-05949-3).
* Fr. Bardon, Quelle histoire de l'art ?, dans Le concert champêtre. Vol. 1, Un défi à l'histoire de l'art, Paris, 1995, p. 167-212 (ISBN 2-911105-01-X).
* G. C. Sciolla, La critica d'arte del Novecento, Turin, 1995 ; repr. 2006 (ISBN 88-600-8056-8).
* Histoire de l'histoire de l'art, sous la dir. d'Éd. Pommier, Paris, 1995-1997, 2 vol. (Conférences et colloques du Louvre) (ISBN 2-252-00319-7 et 2-252-03142-5).
* The art of art history : a critical anthology, sous la dir. de Donald Preziosi, Oxford, 1998 (ISBN 0-19-284242-0).
* H. Belting, L'histoire de l'art au tournant [conférence du 7 avril 2000 à l'UTLS], publiée dans Qu'est-ce que la société ?, sous la dir. d'Yves Michaud, Paris, 2000 (ISBN 2-7381-0910-1).
* Sur l’art et les moyens de son expérience, entretiens réunis par Chr. Domino35, Paris, 2005 (Les Nouveaux commanditaires. Réflexions croisées).
* Voir aussi les liens externes.
Article détaillé : Liste d'historiens et de théoriciens de l'art.Histoire de l'art et classification des arts
En conséquence des divergences36 sur la définition de l'art37, aux difficultés à l'aborder dans sa globalité38, et d'une méconnaissance des spécificités de l'histoire de l'art39 (qui n'est qu'observatrice de phénomènes historiques, et est à l'image de ses présupposés), les querelles sur la classification des arts (ou en (en)) et les catégories artistiques sont une « figure imposée » 40 de l'histoire de l'art et de l'esthétique (tel la querelle des Anciens et des Modernes en littérature).
Contre quoi
Les termes alors retenus nous renseignent au moins autant sur ceux qui les énoncent (quand ? Où ? Dans quelle perspective ? Quel contexte ?) que sur les œuvres qu'ils sont censés regrouper ou décrire. En plus de proposer une nouvelle grille généalogique de l'art, ils se définissent couramment « contre » (un autre mouvement, une école, etc.) ou par l'exclusion (hors du champ de l'art, d'une pratique). Il est remarquable que leurs significations soient extrêmement variables dans le temps, et soient passées de négatives à positives de nombreuses fois (baroque, impressionnisme, etc.).
Arts visuels
Ces dernières années, certains réduisent l'histoire de l'art à l'histoire de l'art visuel surtout pour la distinguer de la musicologie, de l'étude du spectacle vivant (théâtre, danse, cirque, etc.) ou de la littérature (voire de l'architecture), bien qu'en parallèle d'autres l'associent au champ très large du patrimoine culturel. Effectivement, dans certains contextes scientifiques (en histoire et en linguistique particulièrement), il est habituel d'isoler la culture visuelle de la culture orale ou écrite pour en étudier les spécificités (les sources non écrites et le langage non verbal).
Ainsi on peut préférer le terme image (dans le sens de toute représentation, quelle qu'elle soit) pour éviter l'ambiguïté des termes art ou œuvre, considérés comme qualitatifs. Mais il ne faut pas confondre l'image perçue par l'œil avec l'idée de l'œuvre, souligné par le subtil La pittura è cosa mentale (La peinture est « chose mentale », un signe41 ? Une expérience intime ?) attribué à Leonardo da Vinci42. Enfin l'expérience esthétique fait appel à plusieurs sens simultanément et rares sont les pratiques artistiques qui se développent sans interactions avec d'autres.
Arts plastiques
Article détaillé : arts plastiques.Dans le monde francophone, il en est de même de la triade classique (figée à la fin du XIXe siècle) beaux-arts / arts décoratifs / arts industriels, qui est reformulée à partir des années 1960 en arts plastiques (et graphiques) / architecture et architecture d'intérieur / arts appliqués, mode et design43. Cette catégorisation est plus la conséquence de traditions institutionnelles44, commerciales ou industrielles, qu'une frontière (qui serait due à l'expérience de l'artiste, à son statut d'auteur, aux fonctions de l'œuvre, à sa technologie ou à son public) entre production artistique et artisanale. Plusieurs mouvements nous font remarquer l'arbitraire de ces limites, comme, par exemple, le mouvement Arts & Crafts britannique, l'Art nouveau français ou le Bauhaus allemand, ainsi que le pop art, le kitch, etc.
Pour ce qui est du fondement historique de l'adjectif plastique, certains45 remarquent qu'à la Renaissance italienne, l'arte del designo (les arts du dessein) regroupaient les arts du volume (modelage, sculpture, architecture) et ceux de la surface (dessin, peinture, gravure). On retrouve respectivement aujourd'hui cette opposition dans les expressions « arts plastiques » et « arts graphiques ». Le point commun de ces pratiques manuelles, mais sans exclusivité serait alors l'action sur la matière, leur caractère évocateur.
Enfin, l'expression correspond, surtout depuis Josef Beuys et le succès du terme plasticien, à une « façon d'être un artiste » et opportunément « d'éviter l'assignation à des catégories d'activités artistiques dépassées par la pratique » selon Nathalie Heinich46.
Débats en France
Signalons par ailleurs que le débat actuel, en France, sur les arts visuels (ainsi que celui sur l'histoire des arts, en rapport avec les historiens d'art) succédant à celui plus ancien sur les arts plastiques, est aussi lié aux réformes de l'éducation artistique47 (perçu comme « expression d’une idéologie dominante48 »). Ces réformes sont l'objet de nombreux corporatismes (bien sommairement entre les cursus esthétique/arts plastiques et ceux d'histoire de l'art/conservateurs de musée), particulièrement amplifiés dans un contexte de réduction des effectifs49 et des moyens par l'opposition entre deux ou trois ministères50 (culture, éducation et recherche).
Conclusion
Bien qu'imprécise51 ou critiquable (et faisant l'économie des questions du statut de l'œuvre et de l'artiste), il faut noter cependant que ces terminologies sont significatives des enjeux contemporains, de la vitalité des lieux de créations et de réflexions artistiques actuels, au-delà du morcellement ou de l'appropriation des approches (et de l'enseignement) de l'art ou de son commerce, mais elles n'impliquent pas, en soi, un rétrécissement du champ d'études de la discipline histoire de l'art.
Classement géo-culturel et chronologique
La Grande Mosquée de Kairouan (en Tunisie), fondée initialement en 670, a été reconstruite dans sa forme actuelle au IXe siècle ; c'est un exemple remarquable de l'art (céramiques à reflets métalliques du mihrab, chaire à prêcher en bois de teck sculpté datant de 862, etc) et de l'architecture islamique.Klimt : tableau tiré des frises Beethoven dans la Galerie Secession de Vienne - 1902. L'interprétation du symbolisme de cette œuvre implique une étude de son iconographie et de ses aspects matériels.
Remarquons qu'entre autres imprécisions, il faut pour l'art moderne distinguer le temps qui correspond à l'époque moderne des historiens (entre le Moyen Âge et le XIXe siècle) et les œuvres qui ont participé aux idées de modernité54 et d'avant-garde dans l'art (depuis le milieu du XIXe siècle, ou le début du XXe) plutôt associées à la période contemporaine en histoire. Effectivement on considère habituellement que l'art contemporain recouvre tout l'art actuel pour un groupe d'individu (évidemment avec des restrictions très variables sur ce qui est reconnu comme actuel55, vivant, nouveau ou à la mode), mais aussi l'art qui a des conséquences directes sur l'art actuel (dans le cas des œuvres de Marcel Duchamp, par exemple).
Ces diverses difficultés posent en plus la question de l'universalité de l'art (comment comparer ce qui est comparable ? Peut-on l'appréhender dans une seule « histoire » ?). En ce sens l'approche synchronique et diachronique des œuvres (« à un moment précis » et « dans ses évolutions ») permet aussi d'aborder les langages de l'art hors de limites chronologiques et géographiques perçues comme arbitraires.
Voir en premier lieu le portail de l'Histoire de l'art, et parmi les nombreuses publications8,33 comme :
* La collection Manuels de l'École du Louvre, Paris, depuis 1995 (5 vol. à ce jour) (ISSN 1245-2467).
* Histoire visuelle de l'art, sous la dir. de Cl. Frontisi, Paris, 2001 ; nouv. éd. 2005 (ISBN 2-03-509314-7) extraits.
Subdivision thématique
Voir surtout la catégorie sur les thèmes artistiques.
- Le nu
- La nature morte
- Le paysage
- L'allégorie
- L'autoportrait
- Le portrait
- La pietà
L'historien et les mondes de l'art
- Traditionnellement on oppose l'histoire de l'art à la critique d'art, dans le sens où celle-ci est un jugement (une appréciation du beau, du goût) fondée sur l'intuition et la sensibilité, et non sur une argumentation scientifique. De plus le critique tend lui aussi à faire œuvre, littéraire, parfois avec l'artiste même ou son environnement, voire en interaction avec une galerie et le marché de l'art.
- Au sein des acteurs du monde de l'art, une autre distinction courante est celle entre le terme d'amateur d'art (mais a un double sens : qui sait apprécier, qui ne connaît pas ou peu), comme un collectionneur, et de professionnel de l'art56 comme un marchand d'art, ou toute personne rémunérée pour son rapport à l'art (donc l'historien spécialisé ? Un commissaire d'exposition ?).
On distingue57 aussi l'historien de l'art avec :
- Un conservateur de musée58 qui a comme mission d'inventorier, de préserver, d'enrichir et de rendre accessible une collection, un patrimoine, dans de nombreuses contraintes physiques et de gestion (institutionnelles, locales, commerciales, etc.). Cependant cette profession, comme celle d'archéologue, du fait de la proximité historique et scientifique de ces pratiques, se confond souvent avec l'histoire de l'art.
- Un restaurateur d'art, de musée ou architecte des Monuments historiques, professions liées à la précédente59.
- Un expert en art, travaillant pour des compagnies d'assurance, des galeries, des musées ou des particuliers ; et un médiateur patrimonial spécialisé dans les aspects juridiques...
- Un médiateur culturel60, un conférencier, un guide, travaillant dans un souci de promotion et de vulgarisation (au bon sens du terme).
- Un artiste, un artisan, un « praticien de comportements artistiques », ou un enseignant de ces « pratiques de production artistiques », dans le sens d'une opposition entre regard8 et pratique (qui rappelle cependant l'opposition entre enseignants et chercheurs, dans une même discipline).
La notion européenne d'art a absorbé au XXe siècle à la fois d'autres civilisations et des produits industriels. Désormais, à l'heure du tout-écran, se posent des questions de frontières et de disciplines. Voilà pourquoi les historiens ont intégré le visuel (dont l'art) dans leurs sources d'études et voilà pourquoi s'est créée une histoire générale de la production visuelle humaine intégrant l'art et ses spécificités (Laurent Gervereau 61).
Critiques de l'histoire de l'art
Parmi les critiques62, on reproche parfois à l'histoire de l'art :
- son ethnocentrisme occidental (G. Bazin), soit d'être fondée sur l'étude des arts chrétiens et de ses sources gréco-romaine ;
- ses traditions toujours fortement élitiste63 et hiérarchisée (voire corporatiste10), ainsi que ses difficultés à proposer des instruments de culture générale.
- de se contenter de prendre acte, a posteriori, de cette idée floue d’art, dans des démonstrations anachronique où le concept est inexistant, différent, à l'époque et au lieu concernés ;
- d'associer des méthodes rationnelles avec un « faux concept » (Françoise Bardon28), potentiellement anhistorique (privé d'histoire), un domaine « irréductible à une approche de l'esprit » (Claire Barbillon8) ;
- de perpétuer une typologie des « arts nobles »64, une vue partielle (et partiale) de la culture, une vulgate de l'art, dans un cadre fétichiste ou sexiste ;
- de réintroduire un rapport divinisant, inaccessible, à l'art, associant artiste, génie, dieu ;
- une approche qualitative des sources de l'histoire (noté par Nadeije Laneyrie Dagen) : parler d'œuvre est déjà un jugement du document, une sélection, au contraire de la catégorie image, plus neutre (dans le sens de toute source à l'imaginaire).
- d'étudier les conditions de la création artistique et de laisser de côté l'aspect matériel et technique de l'œuvre ;
- de gloser sur la glose, de s'approprier la parole sur l'art, dans une certaine indifférence aux réalités des artistes dans la société d'aujourd'hui, et aussi d'ignorer la simplicité (sa banalité, « à la disposition de tout le monde ») de l'expérience poétique quotidienne.
Citations
- L'histoire de l’art est une « discipline qui prend en charge, en les identifiant, en les classant et les hiérarchisant, les produits de l'activité humaine dans les domaines de la création "visuelle", différents de la musique et de la littérature » (André Chastel65)
- « L'histoire de l’art se réduisant pour l’essentiel à une histoire des formes – ou des idées » [...] « il s'agit d'esquisser une histoire des œuvres au travers d'un de leurs éléments fondateurs, la matière [et l'immatériel] » (Florence de Mèredieu66).
- « Même si elle veut souvent se donner l’aspect d’une discipline scientifique en reprenant les protocoles d’énoncé des sciences dites exactes, l’histoire de l’art n’est pas la “science de l’art” (traduction imparfaite de l’allemand (de) Kunstwissenschaft) et, si on doit la compter au nombre des “sciences humaines” (ce que ne fait pas Lévi-Strauss [qui la classe significativement dans les “arts et lettres”]), elle est la “science des comportements artistiques humains”, une science des “pratiques artistiques” dont les critères de scientificité sont loin d'être établis » (Daniel Arasse, voir la conférence en lien externe).
- « Il n‘y a pas, il ne peut y avoir un secteur quelconque de la vie des hommes où tout se passerait en vase clos. Je ne crois pas, malgré l’estime exceptionnelle que j’ai pour Alexandre Koyré, qu’une histoire des sciences existe en soi ; ou pareillement, contre la majorité des historiens d’art, que l’art soit hors des contingences sociales où en réalité il plonge ses racines […] L’art et la littérature ne sont qu’un langage pour la société qui le parle, l’écoute, l’approuve ou non, le modifie le cas échéant. » (Fernand Braudel67, 1974).
- « [...] si nous tentons de connaître l'art, nous avons absolument besoin d'un instrument d'analyse précise, car la connaissance à laquelle nous parviendrons sera d'autant plus proche de la vérité que sera plus étendue la panoplie scientifique dont nous disposerons. Pour la conscience esthétique contemporaine, la question de la science de l'art (Kunstwissenschaft [qui inclut la philosophie de l'art, la sociologie et l'histoire de l'art, l'esthétique, et pour finir la théorie des genres artistiques particuliers]), en tant que branche exacte du savoir, ne se pose plus. » (Nikolaï Taraboukine68, 1916, p. 104 et 108-109)
- « Je ne parle ni de l'art ni de l'histoire de l'art, mais des problèmes actuels de ces deux » (Hans Belting69, voir la conférence en lien externe).
- L'historien de l'art « cherche avant tout à interpréter [les œuvres d'art] », [...] « c'est toujours à partir de ces généalogies [de discours sur l'œuvre d'art], de ces interprétations, que se font les interprétations nouvelles » (Roland Recht8) dans la perspective d'un « apprentissage du regard critique, historique, donc informé par l'histoire » de l'œuvre rigoureusement considérée comme une « image monde » (pour comprendre les discours portés par et avec l'œuvre).
- « Pour aller plus loin sur ma position par rapport à cette question de la pédagogie, c’est que longtemps, étant pour ma part formé par l’histoire de l’art, j’ai voulu qu’il y ait un distinguo entre la transmission des savoirs pratiques (le cours de dessin...) et ce qui était l’éducation de l’œil. Aujourd’hui je pense que c’est un cheval de bataille qu’il faut absolument abandonner. On pourrait se poser la question (parce qu’on nous rebat beaucoup les oreilles sur la nécessité d’une sorte d’éducation civique au sein de l’école) de la perception comme un élément de l’éducation civique. On peut se demander si l’éducation ne devrait pas viser à former des spectateurs et donc des percevants, plutôt que de les placer dans une relation simplement historicisée par rapport à un patrimoine. » (Xavier Douroux35, 2005, p. 63).
- « L'histoire de l'art, constatait dans son introduction Heinrich Dilly70, ne peut plus se contenter d'étudier les œuvres singulières comme expressions d'esthétiques normatives, mais elle doit étudier l'histoire du changement des normes esthétiques elles-mêmes. On pourrait élargir cette perspective : elle ne doit plus traiter chaque œuvre comme une donnée absolue qui détiendrais sa vérité propre, mais chercher à comprendre le devenir historique de chaque œuvre à travers les regards qui l'on scrutée. Une telle enquête devrait nécessairement conduire l'historien de l'art à reconnaître la relativité de sa propre position historique. » (Roland Recht, Revue de l'art, 124 1999, p. 9).
- « The connoisseur might be defined as a laconic art historian, and the art historian as a loquacious connoisseur » [Le connoisseur peut être définit comme un historien de l'art laconique et l'historien de l'art comme un connoisseur loquace] (Erwin Panofsky, Meaning in the Visual Arts, 1955)71.
- « [...] comment éviter deux réductions parallèles, celle qui définit l'œuvre d'art uniquement par le plaisir subjectif qu'elle procure à un individu, et celle qui s'interdit tout jugement de valeur pour ne voir dans l'œuvre qu'un objet historique et "culturel" qu'on peut expliquer par l'"esprit du temps", les conditions sociales et économiques, les influences, la mode, le marché ou la psychologie des créateurs. » (Jean Lacoste, La philosophie de l'art, Paris, 1981, p. 125).
- « L’histoire, la mémoire demeurent non seulement des matériaux et des réalités de l’art, mais un de ses objectifs. L’art est un mode d’accès à l’historicité de manière plus essentielle que l’inverse : l’histoire comme mode d’accès à l’art. » (Christophe Domino35, 2005, p. 72.)
- « [...] une réflexion sur la légitimité et la vitalité d'une métahistoire de l'art [...] démontrerait sans doute qu'il n'y a pas d'antinomie entre l'histoire et la norme, mais que toute réflexion historique commence par prendre appui sur une théorie des arts ; elle rappellerait que la conscience de la dimension historique de l'art est aussi solidaire d'une certaine conscience collective, qui peut se former autour d'une histoire plus large, celle d'une cité, d'un état, d'une dynastie ; elle aiderait à relativiser las prophéties sur la mort de l'histoire de l'art, en montrant que les époques, les milieux, les cultures, les institutions inventent, au fur et à mesure, mille et une modulations à l'intérieur du discours historique sur l'art. » (Édouard Pommier, 1997, p. 9-10)
- « [...] dans son cas, ce n'était pas une théorie toute faite à laquelle les faits devaient s'adapter à tout prix ; sa démarche ne consistait pas à appréhender l'histoire de l'extérieur. Ses idées se développaient dans une lutte constante pour interpréter et expliquer à lui-même et à autrui les expériences acquises au contact le plus intime avec l'objet – dont la base empirique est vaste et substantielle. » (Otto Pächt (de) à propos d'Aloïs Riegl72, 1966, p. XXVI)
- « En tant qu'historiens nous sommes "théoriciens" et "sceptiques", et cela surtout dans le beau sens étymologique de ces deux termes, qui veulent dire regarder. Regardons les phénomènes historiques non pour les "juger", non pour les "défendre", mais pour les comprendre dans leur développement. Ceci semble l'unique objectif de l'histoire de l'art en tant que discipline historique. » (Julius von Schlosser, cité par Otto Kurz (en) en 195520, p. 26)
- « Si l'on considère l'histoire de l'art non plus comme la simple histoire du savoir artistique, mais comme celle des intentions, elle gagne en importance au point de vue de l'histoire universelle, [...] elle prend place à côté [...] des conceptions du monde. » (Wilhelm Worringer en 1927 dans L'Art gothique, cité par Marie-José Mondzain-Baudinet, dans L'Encyclopædia Universalis, s. v.)
- « À quoi sert l'"histoire de l'art", si ses méthodes ne permettent pas d'ouvrir une perspective sur la connaissance que délivrent, à des degrés divers, les œuvres ? [...] L'"histoire de l'art" serait-elle une pure fiction idéologique ? Ne doit-elle pas affronter les "dangers" qu'elle provoquerait en renonçant à sa magie, en devenant pour tous un instrument spécifique de connaissance, à l'égal de la philosophie, de la science, des autres arts ? » (Françoise Bardon28, 1995, p. 211-212)
- « Qu'il s'agisse de la théologie, de l'esthétique, de la sémiologie, il apparaît qu'un certain logocentrisme n'a jamais pu être véritablement surmonté dès qu'on abordait l'analyse de l'image. » [...] « Seuls peut-être [quelques textes d'artistes et de critiques d'art] ont su se soustraire à cette illusion en préservant à l'intérieur du langage une distance nécessaire entre l'ordre du discours et l'œuvre comme référent irréductible. » (Jacqueline Lichtenstein17, 1995, p. 16)
Voir aussi
- La bibliographie et la liste d'historiens et de théoriciens de l'art et les catégories (de) Kunsthistoriker, Kunstzeitschrift, Kunstliteratur, (it) Storici dell'arte et (en) Art historians de Wikipédia.
- Le portail des sciences
- Les spécialités en histoire.
Liens externes
Liste un peu longue, et perfectible, mais permettant à chacun d'approfondir ou de rebondir à volonté.
- Des conférences ou colloques
- (fr) Hans Belting, L'histoire de l'art au tournant, conférence du 7 avril 2000 à l'UTLS (Paris).
Bonne introduction à l'historiographie et à plusieurs questions méthodologiques.
- (fr) Daniel Arasse, Interpréter l'art : entre voir et savoirs, conférence du 12 juillet 2001 à l'UTLS (Paris).
- (fr) Roland Recht, Regarder l'art, en écrire l'histoire, conférences au Collège de France (Paris), depuis 2009.
- (fr) Laurent Gervereau, Introduction à l'histoire du visuel et aux techniques d'analyse d'images, conférence (Paris), depuis 2011.
- (fr) L’histoire de l’art, de l'Université à l'École : des fronts de la recherche aux études primaires et secondaires, débats du 17 avril 2008 à l'INHA (Paris) ; programme, tag ens.fr73.
- Éléments méthodologiques
- (fr) Anne Sauvagnargues, L'art a-t-il une histoire ?, dans Cours d'agrégation : leçons de philosophie, Lyon, CERPHI, 1999-2000.
- (fr) Nicolas J. Bullot, Roberto Casati, Jérôme Dokic, Pascal Ludwig, Art et cognition : deux théories, dans Approches cognitives de la création artistique, Mardaga, 2005, p. 45-48 (Institut Jean Nicod).
- (fr) Le thème de l'image, dans Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, dir. Barbara Cassin, Seuil, Dictionnaires le Robert, 2004 (ISBN 2-02-030730-8).
- Institutions
- (fr) Les départements d'histoire de l'art à travers le monde, Université du Québec à Montréal (2005).
- (fr) L'Institut national d'histoire de l'art (avec la revue Perspective et la bibliothèque numérique), regroupé avec l'Institut national du patrimoine ; l'École nationale des chartes ; le Centre de recherche et de restauration des musées de France ; l'École du Louvre ; et la catégorie « Institution artistique ».
- (fr) Liens d’histoire de l’art et des sites institutionnels des musées de Didier Rykner, mercredi 8 avril 2009.
- Ressources
- (fr) Répertoire des ressources en histoire de l'art Artwebgraphie par l'Université de Namur.
- (de), (en) et (fr) arthistoricum.net : La Bibliothèque virtuelle de l’histoire de l’art à Munich.
- (de) Le Reallexikon zur Deutschen Kunstgeschichte, depuis 1937.
- (en) Dictionary of Art Historians de Lee Sorensen et Monique Daniels, à Durham (NC), depuis 1986.
- (en) ArtLex. Definitions for terms used in discussing art / visual culture by Michael Delahunt.
- (en) et un index en (de), (fr), (it), (es) et (sv) Multilingual Glossary for Art Librarians (1999)
- (en) Art history resources on the Web de Christopher L.C.E. Witcombe.
- (en) Le WWW Virtual Library : History of Art du CHArt, King's College de Londres (2008).
- (en) Electronic Resources du Clark Art Institute à Williamstown (MA).
- (en) The Getty vocabulary databases et les bases bibliographiques BHA et RILA (1975-2007).
- (en), (de), et aussi (fr), (it) H-ArtHist, le forum de discussion dédié à l’histoire de l’art dans le cadre du réseau H-Net, Institut für Kunst- und Bildgeschichte (Berlin).
Notes et références
Voir plus de références ici.
- Pline l'Ancien (Ier siècle), Naturalis Historia, livres XXXIII à XXXVII. Cf. A. Rouveret [archive], Histoire et imaginaire de la peinture ancienne : Ve siècle av. J.-C. - Ie siècle ap. J.-C., Rome, Paris, 1989 (Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome) ; Adolphe Reinach, Textes grecs et latins relatifs à l'histoire de la peinture ancienne : recueil Milliet, 1921 (nouv. éd. Paris, 1985).
- On attribue le traité d’art dramatique (entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle ap. J.-C.), le Nâtya-shâstra, au légendaire (en) Bharata. Cf. Sylvain Brocquet, La théorie du rasa (en ligne [archive]) et Asawari Bhat, Glimpses of Natyashastra [archive], course notes, IIT Mumbai.
- Xie He (zh) 谢赫 (南朝) ou Hsieh Ho, Sie Ho (VIe s.) (en), Six Canons ou règles de la peinture [archive] (绘画六法, Huìhuà Liùfǎ) (éd. par Laurence Binyon en 1911 dans son Introduction à la peinture de la Chine et du Japon ; trad. 1968), extrait de Catalogue classant les peintres anciens (The Record of the Classification of Old Painters) (古画品录, Gǔhuà Pǐnlù) ; voir aussi François Cheng, Souffle-esprit : textes théoriques chinois sur l'art pictural, Paris, 1989, p. 23-24 ; et l'article Shitao.
- dit aussi Su Tung P’o (1037-1101). Cf. Ku Teng, Su Tung P’o als Kunstkritiker, dans Ostasiatische Zeitschrift, nouv. sér. 8, 1932.
- Abu Nasr al-Farabi (872-950) أبو نصر محمد الفارابي, Le grand livre de la musique (Kitab al musiki al-kabir) ; cf. l'article d'‘Ammar al-Talbi [archive], dans Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée, Unesco, Paris, 1993, p. 387-377.
- Voir par exemple Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture [à partir de 1648], éd. critique intégrale sous la dir. de J. Lichtenstein et Chr. Michel, et al., Paris, depuis 2006 [dix tomes en 20 volumes sont prévus] : vol. I (ISBN 978-2-84056-190-3) et vol. II (ISBN 978-2-84056-235-1).
- Voir l'article [archive] en (en) sur dictionaryofarthistorians et (de) Italienische Forschungen [archive], Berlin, 1827-1831 (nouv. éd. en 1920 avec introd. de J. von Schlosser).
- R. Recht, entretien avec Cl. Barbillon, À quoi sert l’histoire de l'art ?, Paris, Textuel, 2006 (Conversations pour demain) (ISBN 2-84597-194-X) ; critique [archive]. R. Recht, Manuels et histoires générales de l'art [archive], dans Revue de l'art [archive], no 124, 1999-2, p. 5-11, ISSN 0035-1326.
- Voir, par exemple, Revue de synthèse historique, 28, Paris, 1914, index p. 397 (en ligne [archive]).
- Ainsi, en France, les affinités et les réseaux s'opposent ou se combinent suivant leurs qualités de normaliens, agrégés, conservateurs ; CNRS, EHESS ou universitaires ; archéologues, historiens, esthéticiens ou linguistes ; antiquisants, médiévistes, modernistes ou contemporanéistes ; éditeurs, bibliothécaires, administratifs ou scientifiques, etc.
- [André Chastel], L'histoire de l'art à l'Université : d'aujourd'hui à demain [archive], Revue de l'art, 114, 1996.
- Voir Les nouvelles sciences de l'art, La philosophie de l'art dans le wikilivre, Anthropologie de l'art, Histoire et évolution de l'art, l'article (de) Theorie der Kunst (trad.) et le chapitre Geschichte des Kunstbegriffes (trad.).
- Nicolas J. Bullot, Roberto Casati, Jérôme Dokic, Pascal Ludwig, Art et cognition : deux théories [archive], dans Approches cognitives de la création artistique, Mardaga, 2005, p. 45-48 (Institut Jean Nicod [archive]).
- Donald Preziosi, Rethinking Art History : Meditations on a Coy Science, New Haven, London, 1989, p. 157. Voir aussi les références dans Raphaël Micheli, Contexte et contextualisation en analyse du discours : regard sur les travaux de T. Van Dijk [archive] (2007).
- En particulier en esthétique analytique, comme par Jerrold Levinson, Contextualisme esthétique [archive] (2005).
- La possibilité même d'attribuer un sens à une œuvre, d'en faire une lecture qui pourrait être considérée comme définitive ou exhaustive, voire de l'interpréter, est d'ailleurs couramment remis en cause par les auteurs, comme M. Baxandall [archive], Fr. Bardon, U. Eco. Voir aussi Nathalie Heinich, « Art contemporain et fabrication de l’inauthentique [archive] », Terrain, Numéro 33 - Authentique ? (septembre 1999) , [En ligne], mis en ligne le 9 mars 2007.
- J. Lichtenstein (dir.) avec J.-Fr. Groulier, N. Laneyrie-Dagen, D. Riout, La peinture, Paris, Larousse, 1995 (Textes essentiels) (ISBN 2-03-741027-1). En dernier lieu, voir aussi A. D'Alleva, Méthodes & théories de l'histoire de l'art [Methods & theories of art history], A. Cirier (trad.), Paris, Thalia éd., 2006 (Initiation à l'art) (ISBN 2-35278-006-3).
- N. Heinich, La sociologie de l'art, Paris, La Découverte, nouv. éd. 2004 (Repères, 328), p. 92 (ISBN 2-7071-4331-6).
- Voir, entre autres, les Kunstwissenschaft et Kunstgeschichte allemandes, la Kunstforschung (la recherche en art), mais aussi [archive] la philosophie de l'art, la philosophie du beau, la théorie du goût, la théorie de l'art ou théorie des beaux-arts, la théorie ou science ou critique du beau, la théorie ou science de l'art, le criticism et critic of art, la Wissenschaft vom Schönen, la Kunstlehre, la Kunstkritik (etc.) et enfin les autres approches de l'art par les sciences humaines et sociales.
- J. von Schlosser (de), La littérature artistique : manuel des sources de l'histoire de l'art moderne, Paris, 1996 (trad. d'après la 1re éd. allemande, 1924, et les éd. italiennes d'O. Kurz, 1956-1964) (ISBN 2-08-012602-4).
- É. Décultot, Histoire croisée du discours sur l’art: enquête sur la genèse franco-allemande d’une discipline, dans Écrire l’histoire de l’art. France-Allemagne, 1750-1920, Paris, janvier 2000 (Revue germanique internationale, 13).
- Michael Podro, Les Historiens d'art, Paris, 1990 (ISBN 2-8522-6040-9) ; trad. de The critical historians of art, 1982.
- Anna Wessely, Les Cultural Studies et la nouvelle histoire de l’art [archive], dans L'Homme et la société, 149, Paris, 2003, p. 155-165 (ISBN 2747555445))
- Voir Christian Michel, Les théories et les pratiques de l'imitation en peinture peuvent-elles fonder aujourd'hui la méthode comparative en histoire de l'art ?, dans L'Histoire de l'art et le comparatisme : les horizons du détour [Colloque de 2005], sous la dir. de Marc Bayard avec Nadeige Laneyrie-Dagen, Paris, Rome, 2007 (ISBN 978-2-7572-0084-1). Au sujet des approches quantitatives, voir Colloque L’art et la mesure : Histoire de l’art et approches quantitatives, sources, outils, méthodes [archive] [ENS, Paris, 3-5 décembre 2008], sous la dir de Béatrice Joyeux-Prunel.
- Roger Pouivet, Ressources [archive] : The Routledge Companion to Aesthetics et The Oxford Handbook of Aesthetics, dans RFE.
- Voir Hans Robert Jauss, Pour une esthétique de la réception [archive], Paris, 1978, p. 81 et s. ; réimpr. 1996 (ISBN 2-07-072014-4) ; trad. de Geschichte der Kunst und Historie extrait de Literaturgeschichte als Provokation der Literaturwissenschaft, Konstanz, 1967 (nombr. rééd.).
- J.-L. Chalumeau, La Lecture de l'art, Paris, Klincksieck, 2002 (ISBN 2-252-03374-6) ; le texte est plus développé dans la version de 1981/1991 (ISBN 2-85108-715-0).
- Fr. Bardon, Le concert champêtre. Vol. 1, Un défi à l'histoire de l'art, Paris, E. C. éditions, 1995, p. 168 (ISBN 2-911105-01-X) ; en cours de rééd.
- Voir Philippe Bordes [archive] en lien externe.
- Cf. Michel Pastoureau.
- Voir, par exemple, Marcel De Grève et Claude De Grève, Contexte [archive], dans Dictionnaire international des termes littéraires, Association internationale de littérature comparée [archive] (AILC), Jean-Marie Grassin (dir.), Limoges, ap. 2000.
- Voir aussi, en complément de l'historiographie (de) allemande et (it) italienne, les débats sur le Tournant linguistique, les gender & les (en) cultural studies et sur l'art history dans le monde anglo-saxon.
- Voir les auteurs, et leurs spécialités (ainsi que les bibliographies), du résumé encyclopédique Le monde de l'art, sous la dir. de Christine Flon, Paris, Encyclopædia Universalis, 2004 (ISBN 2-85229-752-3) ; 1re éd. en 1993 sous le titre Le grand atlas de l'art.
- Voir, par exemple, Yannis Delmas, Transfert, disciplinarité et continuité [archive], dans son Introduction à l'épistémologie, Poitiers, 2004.
- Sur l’art et les moyens de son expérience. Pourquoi, comment rendre contemporain l’art ? Éléments de réflexions sur les outils de transmission. Entretiens avec Jean-Paul Curnier, Jacques Hainard, Krzysztof Pomian, Daniel Arasse, Etienne Jollet, Denys Riout, Xavier Douroux et Frank Gautherot, réunis par Christophe Domino, Paris, 2005 (Les Nouveaux commanditaires. Réflexions croisées) (en ligne [archive]).
- Voir les catégories Art et Artiste, l'article Art et le portail des arts.
- Voir sur le site WordNet (princeton.edu) le terme art [archive].
- Carlo Ginzburg et Enrico Castelnuovo, Centro e periferia, dans Storia dell’arte italiana, I Parte, Turin, Einaudi, 1979, p. 283-352 ; trad. fr. Domination symbolique et géographie artistique dans l’histoire de l’art italien [archive]. Voir aussi Dario Gamboni, La géographie artistique, Disentis, Desertina, 1987 (Ars helvetica : arts et culture visuels en Suisse, vol. I) et sa bibliogr. [archive] en 2005.
- Voir, par exemple la section Histoire de l'art de l'article Art (août 2008).
- Voir, en priorité à ce sujet, le texte de J. Lichtenstein, Le parallèle des arts, dans La peinture, op.cit., p. 385-388 ; ou bien Ead., La comparaison des arts [archive], 2004.
- Marc Le Bot, Margelles du sens ou les musées de Marcel Duchamp, dans Marcel Duchamp, Aix-en-Provence, 1974, p. 12 (L’arc, n° 50).
- À ce propos, voir par exemple son Trattato della pittura, ch. 27 sq. (cf. D. Arasse, Léonard de Vinci : le rythme du monde, Hazan, 1997-2003) ; mais il semble que l'on trouve aussi cette expression dans Leon Battista Alberti, De Re Aedificatoria (cf. R. Recht, dans Le Monde de l'art, dir. Chr. Flon, Paris, 2004, p. 10).
- Voir Liste des écoles d'art en France..
- Voir, en France, la petite dernière, l'éducation artistique et culturelle.
- voir J.-R. Gaborit, in Encyclopædia Universalis, Paris, (ISBN 2-85229-887-2) ; Alain Rey, Marianne Tomi, Tristan Hordé, et. al., Dictionnaire historique de la langue française, Paris, 1992 (ISBN 2-84902-236-5).
- Nathalie Heinich, Être artiste : les transformations du statut des peintres et des sculpteurs, Paris, 2005 (1re éd. 1996), p. 72 (50 questions) (ISBN 2-252-03532-3).
- P. J. Galdin, Des arts plastiques aux arts visuels : les mutations à venir [archive], Nantes, site InSitu, 2001. V. Maestracci (dir.), Dossier : L'éducation artistique, dans Revue internationale d'éducation Sèvres [archive], 42, Sèvres, Centre international d’études pédagogiques, 2006. Évaluation de l'éducation artistique et culturelle [archive] [dossier], dans La lettre d'information. VST, n° 15, Paris, INRP, février 2006.
- Voir Walter Benjamin : messianisme et émancipation. Entretien avec Michael Löwy, dans solidarites.ch, 1, 2002, p. 28-29 (texte en ligne [archive]). Voir aussi l'analyse de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (Sociologie de la bourgeoisie, Paris, 2000), résumé par Nathan Boigienman [archive] :
« Les grands bourgeois sont les principaux clients des créateurs et du marché de l’art. L’histoire de l’art et de la littérature s’apprennent dans les salons familiaux. Les demeures de ces familles sont exceptionnelles au point de pouvoir devenir des musées. Les auteurs donnent des exemples d’hôtels particuliers et de châteaux légués à l’État et qui sont aujourd’hui des musées. » - Voir la journée L’histoire de l’art, de l'Université à l'École à l'INHA (en lien externe) et les arguments des enseignants en art ; voir aussi Christophe Cirendini, À propos des rapports Gross et Pochard et de la liberté de s’exprimer à leur sujet... [archive], Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.
- L'enseignement de l'Histoire de l'art à l'école n'est pas pour demain, latribunedelart, 24/8/07 ; François Deschamps, Le rapport d'Éric Gross sur l'éducation artistique et culturelle : le début d'une vraie politique, ou la forêt qui cache l'arbre ? [archive] (29/12/2007); la lettre d'information Les arts à l'école [archive] du Cndp, en particulier la synthèse [archive].
- Voir aussi les articles (de) Bildende Kunst, (it) Beni culturali, (en) Fine art, Classificatory disputes about art ou Hierarchy of genres et en dernier lieu (fr) Classification des arts.
- Cf. Paul Claval, Des aires culturelles aux réseaux culturels [archive], Caen, 1999.
- Voir le catalogue de l'exposition organisée par Jean-Hubert Martin, Magiciens de la terre, Paris, Centre Georges Pompidou, 1989 (ISBN 2-85850-498-9).
- Jacques Morizot, Hans Belting, la notion moderne de l'œuvre [archive], Revue Francophone d'Esthétique.
- X. Girard, Chronique : Marc Jimenez, La querelle de l'art contemporain, et Jean Philippe Domecq, Artistes sans art ? [archive], dans La pensée de midi [archive]. Dossier : Fin (s) de la politique culturelle ?, 16, Marseille, 2005 ; Arles, Actes Sud, 2005 (ISBN 2-7427-5933-6).
- André Chastel, Krzysztof Pomian, Les intermédiaires [archive], Revue de l'Art, 77, 1987, p. 5-9.
- Voir la catégorie personnalité du monde artistique et H. Becker, Les mondes de l'art (Art worlds), 1982.
- Musées et histoire de l'art [archive], Revue de l'art, 80, 1988.
- Voir le débat courroucé entre ces professionnels, en 2005 sur La Tribune de l'art [archive].
- Voir le wikibook La médiation culturelle, Paris, 2007.
- Laurent Gervereau (dir.), "Dictionnaire mondial des images", Paris, Nouveau monde, 2006 ; Laurent Gervereau, "Images, une histoire mondiale", Paris, Nouveau monde, 2008 ; Laurent Gervereau, "Voir, comprendre, analyser les images", Paris, La Découverte, 1994 (rééd.)
- Voir Culture populaire, Culture de masse, Art de masse et les sections des articles Science de l’art : Kunstwissenschaft et La notion d'histoire de l'art.
- Voir l'entretien [archive] de Roland Recht avec Priscille Lafitte, 2007 (part. après la 35e min.).
- Gérard Monnier, dans J.-P. Rioux et J.-Fr. Sirinelli (dir.), Pour une histoire culturelle, Paris, Seuil, 1997 (ISBN 2-02-025470-0). Voir aussi Ph. Poirrier, Les enjeux de l'histoire culturelle, Paris, Seuil, 2004 (ISBN 2-02-049245-8).
- F. Levaillant et H. Tison, Entretien avec André Chastel, dans Histoire de l'Art, revue de l'Association des professeurs d'archéologie et d'histoire de l'art des universités, 12, Paris, Institut national d’histoire de l’art, 1990, p. 14, ISSN 0992-2059.
- Fl. de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne et contemporain, Paris, Larousse, nouv. éd. 2004 (In extenso) (ISBN 2-03-505451-6) ; p. 12-13 de l’édition de 1994 (ISBN 2-04-018556-9).
- Fernand Braudel, Le modèle italien, Paris, Arthaud, 1989, p. 74 et 195 (ISBN 2-7003-0651-1) ; publ. une première fois comme conclusion du tome II de la Storia d’Italia, Milan, Einaudi, 1974 (ISBN 88-06-40790-2).
- Nikolaï Taraboukine (ou Nikolai Tarabukin) (1899-1956), Pour une théorie de la peinture, dans Le dernier tableau, éd. par Andrei Nakov avec Michel Pétris, Paris, Champ libre, 1972 (ISBN 2-85184-119-X) ; d'après l'éd. de Moscou, 1916-1923.
- Voir aussi de H. Belting, La fin d'une tradition [archive], dans Revue de l'art [archive], n° 69, 1985-3, p. 4-12.
- Kunstgeschichte : eine Einführung, éd. par H. Belting, H. Dilly, W. Kemp, W. Sauerländer et M. Warnke, 6e éd., Berlin, 2003 (ISBN 3-496-01261-7).
- (en) Elizabeth Chaplin, Sociology and Visual Representation, éd. Routledge, 1994, p. 51 [archive] (ISBN 9780415073639)
- Présentation par Otto Pächt de l'éd. en 1966 de Aloïs Riegl, Grammaire historique des arts plastiques : volonté artistique et vision du monde [Historische Grammatik der bildenden Künste], rédigé principalement entre 1897 et 1898 (ISBN 2-252-03415-7).
- À voir et écouter, en particulier les interventions de Philippe Bordes, Éric de Chassey et Nadeije Laneyrie-Dagen qui traitent
de cette complexité des objets et des méthodes de l’histoire de l’art
auxquels le discours scolaire devra se confronter pour convaincre, ainsi que les débats en fin de communications.
Hélas, une bonne illustration des difficultés d'une rencontre, souhaité au-delà des questions qui fâchent (ignorance – impossibilités ? – ou indifférence : envers les enjeux, certains méthodologiques, entre les propres chercheurs spécialisés – on attend toujours une présentation développée de ce qui les réunirait tous au sein d'une même discipline, dans leurs diversités –, des chercheurs d'autres spécialités, de la littérature internationale et des divers professionnels ; des réalités de l'enseignement dans le primaire et le secondaire, de l'environnement administratif, didactique et pédagogique ; méfiance ou posture élitiste – la culture-Wikipédia, sic – vis-à-vis des publics, des artistes ou des enseignants en art ; enfin, poids des traditions, des institutions, des technocrates, des hiérarchies, du corporatisme, des individualités et des carrières chez toutes les parties) affin de rappeler les ambitions propres de l’histoire de l’art en matière de documentation et d’interprétation des œuvres.
Cependant, considérons que le premier pas est le plus difficile (plusieurs causes sont suggérées), et que cela pourrait être prometteur d'actualisations de l'histoire de l'art en France, comparable à celle des études littéraires (comme évoqué) ou des autres sciences humaines ces quarante dernières années dans le monde.
Glossaire Arts Plastiques
Cliquez sur la lettre de votre choixA B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Abstrait
1- Désigne ce qui n'a pas de réalité physique perceptible, ce qui n'existe que sous forme d'idée
2- Se dit d’une oeuvre qui ne représente rien du réel perceptible par les sens de la vue et du toucher ou ne fait pas référence à une réalité extérieure à l'oeuvre. Une oeuvre abstraite, ou non-figurative, ne représente rien que l'on puisse reconnaître. L’abstraction apparaît au début du XXe siècle, avec l'art contemporain. L'abstraction géométrique qui utilise des formes d'apparence géométrique (Albers, Barré) se distingue de l'abstraction lyrique qui privilégie le geste spontané et la tache (Hartung, Mathieu, Pollock).
Académie
(Du nom du jardin "Akademos" où le philosophe grec Platon enseignait) Avec une majuscule, il désigne une société constituée par des gens représentant un domaine d'expression, de recherche ou garants de certaines valeurs.
Avec une minuscule, l'académie désigne le lieu où s'exerce un art mais également toutes personnes dessinées, peintes ou sculptées d'après un modèle vivant et nu. ("Nu académique" ou plus simplement "académie").
Académique
Conventionnel, qui correspond à des normes établies et stables. (Contraire : avant-gardiste, original)
Académisme
Désigne le respect des règles énoncées par l'Académie.
Entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle, les arts n'échappent pas aux traditions rigoureuses prônées par l'Académie, c'est le classicisme.
Par extension, le terme désigne un manque d'originalité et de personnalité.
Achrome
Sans couleur. En photographie, on dit "en noir et blanc"
Accumulation
Entassement ou regroupement d'objets de même nature ou différents. Le mot est le plus souvent associé à certaines oeuvres des nouveaux réalistes (Arman).
Action
1. Dans une narration, c'est le fil des événements.
2. Terme apparu dans le courant post-dadaïste à partir des années 1960, utilisé pour nommer certaines manifestations où sont pris en compte le geste, l’action, l’implication de l’artiste. Par leur caractère souvent provocant, les actions visent à faire prendre conscience au spectateur de questions culturelles, sexuelles ou plus généralement politiques. Dans les années 1950, l'action prenait la forme de happening ; elle prend actuellement plutôt celle d'event, de performance.
Action Painting - peinture gestuelle
Ce terme, proposé en 1951 par le critique américain Harold Rosenberg, désigne une attitude artistique qui privilégie l'acte physique de peindre, souvent la rapidité d’exécution, l'engagement physique du peintre, la gestualité, éliminant toute suggestion figurative. "Ce qui devait passer sur la toile n’était pas une image, mais un fait, une action."
Affichistes
Désigne des plasticiens qui dans les années 60 arrachent et lacèrent des affichistes publicitaires ou politiques bousculant les messages par le jeu des superpositions, des juxtapositions et des rencontres fortuites.
All over
Procédé qui conduit à une répartition uniforme des éléments picturaux sur la surface totale du tableau qui semble se prolonger au-delà des bords, éliminant ainsi le problème du champ. (Terme apparu avec l'Action Painting et Pollock aspergeant la toile posée à plat sur le sol)
Allégorie
Personnification d'une idée abstraite (la liberté, l'amour... ) sous les traits d'un personnage ou d'un animal auquel sont associés des éléments symboliques. Exemple : La mort est souvent représentée sous forme d'un personnage squelettique, tenant à la main une faux avec laquelle il est censé faucher les vies.
Anamorphose
C'est une image volontairement déformée de manière à ce qu'elle ne soit comprise que lorsqu’on la regarde sous un angle particulier ou à l'aide d'un miroir. L’anamorphose la plus célèbre est certainement celle qui apparaît dans le tableau d'Hans Holbein (1497-1543), Les Ambassadeurs, 1533 (National Gallery, Londres).
Angle de vue
Direction du regard (ou de la caméra) par rapport au sujet.
1. Angle de vue horizontal : on se trouve au même niveau que le sujet regardé.
2. Plongée: le sujet est plus bas que le niveau des yeux, on regarde vers le bas.
3. Contre-plongée: le sujet placé plus haut que le niveau des yeux, on regarde vers le haut.
Anthropométrie
(du grec antrôpos = humain)
1. Technique de mensuration du corps humain.
2. Terme choisi par le critique Pierre Restany pour désigner les empreintes de corps dans l’oeuvre d’Yves Klein.
Anthropomorphe
Se dit d'une forme qui rappelle celle d'un être humain.
Aplat
Désigne une surface de couleur uniforme, sans nuance.
Appropriation
Procédé qui consiste à utiliser une oeuvre existante ou un objet, voire à les citer dans une création. "Le geste d’appropriation est l’agent absolu de la métamorphose, le catalyseur de la révolution du regard" (Pierre Restany).
Arabesque
Désigne une ligne sinueuse formée de courbes, mais aussi un motif ornemental végétal ou géométrique, plus ou moins stylisé, et représenté de manière symétrique.
Arrachage
(du latin radix, radicis = racine)
1. Enlever de terre une plante qui y tient par ses racines
2. Action de détacher avec un effort plus ou moins grand une partie souvent superficielle accrochée sur une autre en la déchirant. Mot utilisé pour décrire la technique des "affichistes" (Dufrêne, Hains, Villeglé)
Architecte
Celui qui conçoit des maisons, des édifices, des monuments et en dirige la construction.
Architecture
Art de concevoir maisons, édifices, monuments, etc… Désigne aussi ces constructions elles-mêmes.
Arrière-plan
Plan qui se trouve le plus en arrière dans un paysage réel ou dans une reproduction. C'est aussi ce qui apparaît derrière le sujet principal.
Art
1. Moyen d'obtenir un résultat par l'effet de ses aptitudes (adresse, habileté)
2. Démarche qui conduit à la création d'oeuvres humaines singulières, expression d'un idéal esthétique.
3. Désigne aussi ces oeuvres elles-mêmes et l'ensemble des oeuvres d'une époque, d'un mouvement ou d'un lieu (art grec, art classique, art océanien).
Art brut
Se caractérise par l'utilisation fréquente de matériaux à priori non artistiques. Art exprimant la spontanéité, proche de l'art des marginaux, des productions des enfants avant l'apprentissage des codes de représentation (Chaissac, Dubuffet).
Art cinétique
(Grec Kinésis, mouvement) Mouvement artistique des années 70 souvent proche d'une abstraction géométrique. Il privilégie le mouvement virtuel ou rétinien (op'art ou optical art) ou le mouvement réel (animation des oeuvres par moteurs ou manipulation des spectateurs). Le GRAV (Groupe de Recherche d'Art Visuel) regroupe des artistes comme Agam, Cruz-Diez, Soto, Vasarely, etc… , tandis que Tinguely construit ses machines animées par des moteurs.
Art conceptuel
Courant artistique des années 1960 issu de l’art minimal. L'objet d’art n'est pas considéré pour sa forme, mais pour ce qu’il signifie; le discours devient matériau de la pratique (Beuys, Kosuth).
Arte Povera
Mouvement artistique né en Italie dans les années 1960. Les artistes (Anselmo, Kounellis, Merz, Penone, etc…) ont souvent recours à des matériaux d’origine naturelle (verre, bois, terre, minéraux, textile, etc…) et adoptent une posture contestataire, libératrice et anti-moderne avec un parti pris de dénuement.
Artistique
"Notion complexe et en construction qui ne se définit pas de manière univoque" :
1. Production inscrite dans le champ des arts qui exprime un point de vue singulier chargé de sens sur le réel ou l'ego de l'artiste. Elle donne forme à son rapport au monde (production artistique).
2. Ce qui fait entrer une conception ou un matériau usuel dans le champ reconnu de l'art et de ses pratiques (démarche artistique).
Assemblage
Équivalent tridimensionnel du collage. Désigne une oeuvre constituée d’éléments initialement distincts souvent de natures différentes rendus solidaires (objets ou fragments d’objets, naturels ou manufacturés, formes façonnées, etc…).
Un assemblage consiste à réunir de manière solidaire différents éléments (matériaux bruts ou d'objets de récupération) pour former un tout.
Les artistes cubistes ou dadaïstes ont popularisé ce mode de création. D'autres en ont fait le principe même de leur mode de création. Kurt Schwitters invente le terme de "Merz" pour désigner ses assemblages. Robert Rauschenberg qualifie ses assemblages de "Combinepainting" et Daniel Spoerri crée ses "tableaux-pièges".
Dans chacun des cas, ces assemblages très différents obéissent à une démarche artistique précise.
Atelier
C'est le lieu privilégié où l'artiste crée. Qu’il soit sculpteur, peintre ou graveur, il concentre généralement en ce lieu des oeuvres anciennes et d'autres en devenir.
Autoportrait Voir portrait.
Avant-garde
Courant artistique novateur et contestataire de presque tout le XX° siècle. Il s'affirme en rupture avec les codes établis. Premières avant-gardes apparaissent au début du XX° siècle : cubisme, fauvisme, futurisme, orphisme, rayonnisme, Dada…
Avant-plan
C'est le premier plan d'un paysage ou d'une reproduction quelconque, c'est aussi un ou plusieurs éléments qui apparaissent avant le premier plan et qui se trouvent en partie hors champ.
Baroque
C'est un style originaire d'Italie qui touche l'ensemble des disciplines artistiques (peinture, sculpture, architecture, musique...) mais également la littérature. Il va se répandre dans une grande partie de l'Europe et de l'Amérique latine durant les XVIIe et XVIIIe siècles . L’art baroque cherche à étonner, à séduire, jouant sur la courbe, les effets de mouvements, les compositions compliquées, les contrastes lumineux et parfois la surabondance de détails. Le mot baroque peut aussi être un adjectif qualificatif synonyme d’alambiqué, d’exagérément décoratif, de bizarre, d'original ou d'excentrique.
Bas-relief
Sculpture dont les formes se détachent légèrement du support.
Bauhaus
Ecole d'art et d'architecture allemande fondée par Walter Gropius en 1919, fermée en 1933, dans laquelle le rationalisme et le fonctionnalisme servirent de principe aux arts appliqués. De nombreux artistes et architectes y ont enseigné (Malevitch, Klee, Kandinsky…).
Beau
Ce qui fait éprouver une émotion esthétique. "Les règles du beau sont éternelles, immuables et les formes en sont variables" (Delacroix) Le beau est donc une notion qui peut varier selon les civilisations, les modes et les époques.
Bestiaire
Représentations d'animaux réels ou imaginaires dans une oeuvre ou un groupe d’oeuvres d'un même auteur ou d'une même époque. Les bestiaires étaient très courants au Moyen Age.
Bidimensionnel
Qui ne possède que deux dimensions, qui se déploie sur un plan (la troisième étant considérée comme négligeable).
C'est le cas des images, peintures ou photos, par exemple.
Bord
Désigne le pourtour, la partie située à la limite, au contour, ou encore à l'extrémité d'une surface ou d'un objet.
Cadavre exquis
Inventé par les surréalistes, cette expérience consiste à écrire ou dessiner à plusieurs sur un même support. Chacun leur tour, les protagonistes écrivent ou dessinent sans savoir ce qui a été réalisé auparavant.
Cadrage
Désigne l'action de choisir avec précision ce qui sera présenté au regard du public (cadrer). Le cadrage a une conséquence directe sur le plan de l'image (gros plan, plan d'ensemble, etc…). Tout ce qui se trouve à l'intérieur du cadre est dit dans le champ, que tout ce qui n'est pas dans le cadre est dit hors champ. Par extrapolation, ce terme peut être utilisé pour une peinture ou un dessin.
Cadre
Bord matériel qui isole le champ de l'oeuvre bidimensionnelle de l'espace environnant. Ce mot désigne souvent la bordure de bois ou de métal qui entoure un tableau et contribue à sa présentation mais il désigne aussi plus généralement ce qui limite le champ d'une image. Exemple :
tour ou bordure d’un tableau, case d'une vignette de bande dessinée, tour d'une photographie ou d'un bas-relief…
Cadrer
Choisir les limites de la prise de vue ou de l'image (photographie, cinéma, vidéo) ou son contenu.
Calligramme
Texte le plus souvent poétique dont les lettres ou les mots forment aussi un dessin. Ce dessin est une illustration du texte. L’écrivain Guillaume Apollinaire (1880-1918) est l'un des grands spécialistes du genre.
Calligraphie
Art de bien former les lettres de l'écriture. Les pays musulmans et asiatiques ont particulièrement développé cet art.
Camaïeu
Le camaïeu est une manière de peindre avec les valeurs d'une seule couleur. On obtient ainsi différentes nuances ou valeurs.
Camouflage
Action de dissimuler, de déguiser ou de transformer avec l'intention de soustraire à l'attention et à la vue.
Canon
C'est l'ensemble des règles qui déterminent les proportions du corps humain à une époque donnée et selon des critères esthétiques propres à chaque culture. Par extension, un canon est un modèle aux proportions idéales. Les canons de la beauté servent de référence pour toutes les créations du même type. L'Apollon du Belvédère (Statue du Musée du Vatican) a été considéré depuis la Renaissance comme le canon de beauté masculine hérité de la Grèce ancienne.
Caricature
(du latin carricare : charger) Déformation exagérée des traits d'une personne dans un portrait. C'est le dessin humoristique ou satirique d'un personnage. Il en donne une vision déformée, exagérant les défauts, les particularités physiques ou morales.
Catégorie
Ensemble d'éléments de même nature ; genre selon une classification traditionnelle : le portrait, le paysage, la nature morte, la peinture d'histoire…
Cerner En peinture, cerner est une opération qui consiste à marquer plus ou moins fortement un contour,celui d'un personnage ou d'une forme.
Champ
Désigne l’espace ou la surface limitée par le cadre. Le champ d'un appareil photographique désigne la portion d'espace qui sera photographiée. On parle aussi de champ de vision pour désigner ce qui s'offre à notre regard. Le contre-chanp désigne ç la fois la disposition de la caméra opposée à celle du plan précédent et le plan qui sera filmé sous cet angle de vue et ce cadrage.
Cinéma
Abréviation de cinématographe. C'est l'art de créer des films sur pellicules, le plus souvent en 16mm ou 35 mm (largeur de la bande). Le cinéma se différencie de la vidéo par le support des films, par le mode d'enregistrement et par la diffusion des images.
Cinétisme
Mouvement artistique dont les oeuvres sont caractérisées par l’utilisation du mouvement réel (Calder, Tinguely, Pol Bury, Sotto).
Circulation
Passage, trafic, ensemble des flux et des mouvements, ou ensemble des parcours dans un espace.
Citation
Dans une oeuvre plastique, une citation est une référence directe à une autre oeuvre, dans sa
totalité ou pour partie.
Clair-obscur
Procédé technique qui consiste à jouer sur la diffusion de la lumière dans une peinture représentant le plus souvent des scènes d'intérieurs nocturnes. Les effets de lumière sont très puissants à certains endroits du tableau et inexistants à d'autres. C'est une peinture de contraste dans laquelle excelle Caravage (1571-1610) et Georges de La Tour (15931652).
Classique
En arts plastiques, désigne ce qui appartient à l'Antiquité gréco-romaine ou les oeuvres et artistes qui s'inspirent de cette période à partir du XVe siècle. Le terme est également synonyme de traditionnel.
Cliché
Désigne un négatif en photographie.
Cobra
(de Copenhague Bruxelles Amsterdam). De 1948 à 1951 ce mouvement artistique a privilégié toutes les formes d'art non officiel : art brut, arts populaires, arts primitifs, dessins d'enfants… (Alechinsky, Appel, Jorn…).
Cohérence plastique
C'est la logique qui se dégage de l'ensemble d'une oeuvre, même si les éléments qui la composent sont hétérogènes. Une oeuvre est cohérente lorsque les relations entre les différentes parties entretiennent entre elles un lien particulier et concourent aussi à créer un tout.
Collage
Procédé apparu au début du XXe siècle consistant à fixer sur un support des fragments de matériaux initialement hétérogènes, en particulier des papiers découpés, des photographies et des petits objets voisinant ou non avec de la matière picturale. L'un des premiers « collages» est une oeuvre de Pablo Picasso, "Nature morte à la chaise cannée" de 1912, dans laquelle l colle un morceau de toile cirée imprimée d'un motif de cannage pour figurer le dessus d'une chaise.
Ce geste est fondamental dans l'art du XX° siècle ; il est également utilisé dans d’autres domaines (musique, littérature) et remis en avant par l’infographie.
Une de ses pratiques insiste sur le rapprochement, la juxtaposition des images (Surréalistes dont Max Ernst) ; une autre insiste davantage sur la violence d’impact du matériau et sur les possibilités poétiques et formelles qu’elle libère (Arp, Chaissac, Dubuffet, Schwitters…).
Combinatoire
Qui concerne les différents possibilités d'arrangement, de combinaison et de permutations des éléments d'un tout.
Combinepainting
Mot américain qui désigne la peinture de certains artistes incluant des objets divers et inattendus comme dans les oeuvres de Robert Rauschenberg à qui l'on doit l'utilisation de ce mot.
Composite
se dit d'une oeuvre formée d’éléments hétérogènes (différents, disparates).
Organisation hiérarchisée d'un espace bi ou tridimensionnel qui tient compte du format dans lequel elle s'inscrit (différent en cela de la structure) et dont le tout est davantage que la somme des Composition parties qui la constituent.
Elle désigne la position des différents éléments qui sont représentés dans une oeuvre.
Le choix de cette position est très important pour la signification de l'ensemble.
A l'aide de croquis et de dessins préparatoires, l'artiste passe souvent beaucoup de temps à rechercher la meilleure composition possible. Ce travail lui permet aussi de visualiser l'ensemble de l’oeuvre avant même d'entreprendre la réalisation partie par partie.
Compression
Désigne une oeuvre obtenue grâce à cette technique; le terme est le plus souvent associé au travail du sculpteur César.
Concept
Représentation mentale, générale et abstraite d'un objet (c'est l'idée générale).
Conceptuel
Qui fait référence à une réflexion de l'esprit, aux idées, au concept et non à la nature physique de quelque chose. (voir aussi Oeuvre conceptuelle).
Conotations
En analyse d'image rechercher les conotations c'est déduire de ce que l'on voit ce qui n'est pas directement montré, mais suggéré par les codes plastiques, les moyens d'expression utilisés qu'il convient donc de savoir décoder.
Constituants plastiques
Désigne l'ensemble des éléments plastiques d'une oeuvre (formes, couleurs, matières, rythmes,etc…) et leurs interactions qui produisent le sens .
Construction
1. Action d'édifier, de bâtir, d'assembler les différentes parties d'un tout
2. Résultat de la construction
3. Elaboration ou conception d'un projet.
Construit Qui résulte d’une construction (assemblage) qui peut répondre à un programme préétabli ou non.
Contexte Ensemble de ce qui constitue l'environnement et les circonstances dans lesquels s'est produit un événement, une création, etc… Le contexte peut permettre d'en préciser le sens, la valeur.
Contour
C'est la ligne virtuelle ou dessinée qui marque le tour d'un corps, d'un objet ou d'une figure. Le
contour est une limite.
Contraste
Antagonisme entre deux aspects d'un système. C'est une opposition importante et remarquable
entre deux couleurs, deux formes, etc… Le noir contraste fortement avec le blanc.
Ainsi dans une oeuvre : l'opposition de couleurs, de valeurs, de dimensions, de formes, de matières, etc… se font ressortir l’une l’autre.
Contre-jour
Phénomène optique dû à la présence d'un éclairage situé derrière l'objet ou la personne que l'on regarde. Ce dernier, ou cette dernière, devient totalement sombre et l'on ne distingue aucun ou très peu de détails.
Contre-plongée
Terme cinématographique et photographique qui indique que le sujet que l'on observe est placé plus haut que le niveau de nos yeux.
Coop Himmelblau
Fondé en 1968 en Autriche par trois architectes ce groupe s'est constitué autour d'une idée : "…rendre l'architecture aussi légère et variable qu'un nuage en sollicitant l'imagination". "Construire le bleu du ciel" pour libérer l'architecture, la rendre ouverte en repoussant sans cesse les limites, tel est le défi d'une démarche singulière et radicale.
Copier
Reproduire à un ou plusieurs exemplaires.
Corps
Le corps humain, tantôt sujet (figuré ou en acte), tantôt objet (pinceau vivant dans une
anthropométrie de Klein) joue un rôle primordial dans l'art du XX° siècle. Au cours de l'acte pictural, l'action du corps de l'artiste, sa gestualité, est privilégiée dans de nombreux mouvements artistiques (Action Painting, expressionnisme abstrait, tachisme…), parfois au contraire rejetée à dessein (hyperréalisme). On parle aussi du corps de la peinture, de sa matérialité expressive.
Couleur
« la couleur est la matière première de la peinture» (T. Van Doesburg, 1930). Chaque artiste lui voue un intérêt particulier et lui attribue une fonction précise. Fernand Léger, par exemple, se sert de la couleur comme d'un moyen de structurer l'espace plastique alors que Georges Braque affirme: «La couleur vint plus tard. Il fallait bien créer un espace avant de le meubler. Mais une fois créé, il devait être meublé »
Matériellement, on obtient la couleur grâce à des pigments.
Il existe trois couleurs primaires pigment : magenta, jaune (yellow) et cyan. Ce sont des couleurs pures impossibles à obtenir en mélangeant d'autres couleurs. Lorsque l'on mélange deux couleurs primaires, on obtient les couleurs complémentaires : orange (jaune + magenta), vert (jaune + cyan), violet (cyan + magenta).Grâce aux couleurs primaires, on peut obtenir par mélange toutes les autres couleurs possibles et imaginables. Par exemple, on obtient du marron en mélangeant du jaune et du rouge en proportions identiques, puis en ajoutant un peu de noir ou de bleu. Le blanc correspond à l'absence totale de couleur alors que le noir est le résultat du mélange des trois couleurs primaires dans des proportions absolument identiques (synthèse soustractive).
En physique (synthèse additive), pour la vidéo ou la télévision, le noir est l'absence de lumière, le blanc est la lumière. Les couleurs primaires lumière sont alors le bleu, le rouge et le vert. Lorsque l'on fait converger trois sources de lumière, une bleue, une rouge et une verte, on obtient une lumière blanche. Chacune de ces trois couleurs primaires contient une part de blanc qui ne peut être obtenu que par addition des deux autres.
Coulure
Trace que laisse une matière fluide qui coule sur une surface.
Créer
Inventer, transformer ou réorganiser en fonction d'une nouvelle conception, apportant ainsi une nouvelle perception.
Croquis C'est un dessin rapide à main levée destiné à noter graphiquement une idée ou une observation et qui n'a pas obligatoirement une destination ou une dimension artistique.
Cubisme Mouvement artistique qui, entre les années 1910 et 1930, se proposait de représenter les objets décomposés en éléments géométriques simples (Picasso, Braque, Juan Gris)
Cycle En art, c'est un ensemble d’oeuvres réalisées autour d'un même thème ou sujet.
Dada ou Dadaïsme
Mouvement artistique né pendant la première guerre mondiale (1916) caractérisé par une remise en question de l'idée de Beau en art et une provocation non dénuée d'humour (Arp, Hausmann, Man Ray, Picabia, Schwitters, Tzara, ...)
Décoratif
Se dit d'éléments qui n'ont d'autre fonction que l'agrément et l'embellissement.
Péjorativement: sans réelle importance, sans intérêt.
Déconstruit
Résultat d’une déconstruction, c'est-à-dire de la décomposition organisée d'un système élaboré. (voir : construit)
Découpage
Action d'extraire un élément en le taillant selon son contour ou action de morceler un ensemble. Désigne aussi la présentation d'un récit (scénario) en division (plans ou séquences) comportant toutes les indications techniques nécessaires à sa réalisation (film, BD...)
Déformation
Action qui consiste à transformer, altérer, modifier la forme ou la structure.
Dégradé
Affaiblissement progressif et continu d’une couleur ou d’une valeur. Il désigne le passage d'une couleur à une autre, ou d'une valeur à une autre avec une transition où les deux se confondent.
Délimiter
Circonscrire, fixer et marquer les limites, les frontières.
Dénotation
En analyse d'image, faire la dénotation c'est décrire tout ce qui est de l'ordre du représenté, repérer toutes les informations, contenue dans l'image en opérant une hiérarchie.
Démarche
C'est une manière de conduire un raisonnement, une méthode. La démarche artistique est la manière dont un artiste effectue son itinéraire de création par rapport à des choix (thème, engagement, support, format, technique, etc… ) voire même en travaillant avec le hasard. La démarche est très importante, elle détermine et singularise l’oeuvre, elle caractérise l'artiste.
Demi-teintes
On appelle demi-teintes les teintes dont la valeur est à mi-chemin entre le clair et le foncé.
Design
Discipline artistique tournée vers la conception d'objets usuels. Outre l'aspect esthétique de ces objets, le design doit respecter des contraintes fonctionnelles et des impératifs de production.
Dessin
Ensemble de traits ou de lignes qui représentent. Le dessin est une technique et un art. C'est également le contour d'un objet, d'une personne, etc… Le dessin préparatoire est exécuté pour étudier la composition, la construction de l'espace ou les traits d'un personnage, avant la réalisation d'une oeuvre. Le dessin technique est un dessin dont la destination est essentiellement fonctionnelle. Il doit être d'une exécution précise, porter des dimensions (des cotes) ou une échelle de grandeur. Il sert de base à la réalisation de toutes sortes d'objets.
Détail Le détail peut désigner une petite partie d’une figure, d’un objet ou d’un ensemble. "En détail" signifie avec précision, sans exclure la moindre partie ou le moindre aspect.
Détournement
Procédé artistique qui consiste à s'approprier une oeuvre ou un objet et à l'utiliser pour un usage ou une représentation différents de l'usage ou la représentation d'origine.
Détourner
En arts plastiques, c'est utiliser une oeuvre ou un objet existant en modifiant son sens original ou sa fonction.
Détrempe
Technique de peinture qui utilise des pigments additionnés d'une matière coagulante (oeuf, colle, etc…). Désigne aussi l’oeuvre réalisée avec cette technique.
Diégèse
Univers fictif (temps et lieu) dans lequel l'action d'un récit se déroule.
Dilution
(latin diluere: détremper) Action d'ajouter de l'eau ou un liquide à un autre liquide, pour le rendre plus fluide ou en modifier les caractéristiques.
Diptyque
Oeuvre composée de deux parties pouvant éventuellement se refermer l'une sur l'autre. (voir aussi triptyque)
Dispositif
Ensemble des composantes de toutes natures (temporelle, spatiale, instrumentale…) choisies pour produire une oeuvre d'art.
Disproportion
Défaut de proportion, volontaire ou non.
Dripping
Technique de peinture associée au peintre Jackson Pollock (1912-1956) et qui consiste à projeter la peinture sur une toile avec un pinceau ou tout autre instrument. L'artiste déroule sa toile sur le sol et, au lieu d’utiliser des pinceaux, déplace des bidons de peinture percés au-dessus du support. En projetant par gestes la peinture, il laisse ainsi des traces et des traînées.
Ecart
Différence, distance entre un objet (un personnage, une scène, un paysage, etc…) réel et sa représentation.
Échelle
Rapport entre les dimensions réelles d'un objet (bâtiment, paysage) et celles de sa représentation (carte, plan, maquette). Ce qui permet, par comparaison, d'évaluer un ordre de grandeur. Pour réaliser le plan d'une maison, on pourra réduire toutes les dimensions, de manière proportionnelle. Sur le plan, par exemple, un centimètre représentera un mètre.
Ébauche
C'est le premier stade d'exécution d'une oeuvre picturale ou sculpturale. A ce moment, la structure générale ou la composition est déjà visible.
Effacement
Action de faire disparaître en frottant, en grattant, en gommant… Caractère de ce qui s’affaiblit, disparaît ou se retire.
Effet
Impresssion esthétique recherchée par l'emploi de certaines techniques.
Élévation
C'est un moyen physique (socle, piédestal, etc…) qui permet de présenter quelque chose en hauteur, généralement au niveau du regard d'un observateur.
Ellipse
Désigne des événements du récit qui ne sont pas montrés mais que des indices permettent d'imaginer.
Emboîter
Technique d'assemblage où les éléments pénètrent les uns dans les autres. L'emboîtage permet de travailler en trois dimensions en assurant une certaine solidité à l'ensemble.
Empâtement
C'est le relief que produit la peinture lorsqu'elle est utilisée en épaisseur.
Empâter
C'est un moyen de produire des effets de matière grâce à la peinture utilisée en surépaisseur.
Le premier résultat d'un empâtement peut être une diminution de la lisibilité du sujet représenté. Le second est l'introduction des traces de gestes ou d'instruments. Ce sont des éléments extérieurs à la représentation mais liés au processus de création auquel ils participent.
Empreinte
C'est la trace laissée par quelque chose ou quelqu'un, sous l'action de son poids, de son déplacement ou par frottage. Marque en creux ou en relief obtenue par pression d'un corps sur un matériau plus ou moins dur ; trace obtenue par frottage sur un support souple qui épouse les aspérités d'un relief. L’empreinte, comme point de départ de l’oeuvre ou comme oeuvre se rencontre chez plusieurs artistes tel que Max Ernst (1891-1976) et ses «frottages», dans les années 1920-1930, puis vers le milieu du XXe siècle, en particulier chez Yves Klein (1928-1962), Claude Viallat (né en 1936) ou encore Niele Toroni (né en 1937).
Encadrement
Action d’encadrer ou ce qui encadre ou entoure (voir cadre).
Encadrer
Entourer d'une bordure pour isoler, mettre en valeur ou détacher du contexte.
Encre
Liquide coloré dont on se sert pour écrire, dessiner ou imprimer. L'encre de Chine est obtenue avec du charbon ou du noir de fumée. La sépia, de couleur brun noirâtre est l'encre que l'on retire de la seiche (seppia en italien). Les encres de couleur sont le plus souvent à base de pigments synthétiques.
Enduit
Couche de mortier ou préparation appliquée en une ou plusieurs couches sur un support pour le préparer à servir de base à la peinture. L'enduit modifie les caractéristiques du support, en particulier en éliminant ses capacités d'absorption.
Enluminure
C'est l'art de décorer les manuscrits à l'époque où l'imprimerie n'existe pas encore, principalement au Moyen Âge.
Enveloppe
Désigne ce qui habille une structure, une armature. C'est l'aspect extérieur.
Environnement
1. Contexte dans lequel se trouve ou se crée un objet, un être vivant, une espèce, une oeuvre…
2. Dans les années soixante-dix : mot utilisé pour désigner le contexte écologique global.
3. D’origine anglaise et rapporté à l’art, ce terme désigne toute forme d’art constituée par la combinaison de matériaux, d’objets et d'éléments tirés du monde quotidien, répartis dans un espace que l’on peut parcourir et demandant au spectateur une pratique active.
Ephémère
Notion renvoyant à la courte durée de vie de certaines oeuvres. Cette durée est volontairement limitée par l’artiste, soit qu'il utilise les différentes possibilités de dégradation des matériaux au cours du temps, soit que la production de l'oeuvre soit de courte durée : action, event, performance.
Épreuve
On appelle épreuve chaque tirage d'une gravure ou d'une sculpture. Une épreuve d'artiste est un tirage réalisé par l'artiste lui-même et souvent annoté de sa main E.A pour Épreuve d'Artiste.
Equilibre
1. Etat de ce qui est harmonieux. Traditionnellement, des compositions équilibrées obéissaient à des normes ou des canons comme la symétrie, le nombre d'or, etc…
2. Etat de stabilité et de repos.
Espace
Lieu d'investigation de l'artiste: espace bidimensionnel, tridimensionnel, ou encore espace social, culturel. Il existe plusieurs types d'espaces :
L’espace littéral est l'espace physique (réel) offert par le support brut. On parle de l'espace littéral d'une feuille de papier ou d'espace plan. Cet espace limité possède des dimensions et une matérialité propre qui dépendent totalement du support.
L’espace suggéré est la profondeur représentée sur un support bidimentionnel (papier, carton, toile, etc…) par différents moyens comme la perspective, la succession des plans, etc…
L’artiste peut donner l'illusion que ce qu'il représente est en volume. Il peut également donner l'illusion que des volumes (des corps ou des objets) se trouvent à différents endroits dans cet espace suggéré, et cela sur une feuille de papier ou un autre support.
Espace tridimensionnel.
L’espace en trois dimensions est physiquement bien réel, on peut s’y déplacer. Les sculpteurs et les architectes sont confrontés aux rapports de leurs œuvres avec cet espace.
Esquisse
Dessin exécuté au crayon, au fusain, l'esquisse donne l'impression d'être inachevée. Elle est le point de départ de la réalisation d'une oeuvre et n'est pas un aboutissement. Elle sert à guider l'artiste jusqu’au travail final, sur un autre support.
Esquisser
C'est la phase préparatoire à la réalisation d'une oeuvre aboutie. Elle est indispensable pour sélectionner la meilleure orientation possible. Certains artistes réalisent quelques dizaines d'esquisses avant de travailler sur un support définitif
Estampe
L’art de l'estampe permet la reproduire mécanique d'un dessin en un certain nombre d'exemplaires appelés épreuves, à partir d'une plaque de bois, de cuivre ou d'acier gravée qui sera encrée. En fonction du support et de la technique de gravure qui va faire apparaître le dessin sur le support, l'estampe porte des noms différents (voir gravure).
Esthétique
(du grec aisthanesthai = sentir)
1. nom Science du beau dans la nature et dans l'art; conception particulière du beau pour chaque individu ou civilisation (Hegel, Alain, Taine)
2. Adj. Qui participe de l'art (voir artistique)
3. Adj. relatif au sentiment du beau
Estomper
Estomper consiste à dégrader, à adoucir, à atténuer les contours d'un dessin ou toutes autres parties.
Étendue
Propriété liée à la quantité d'occupation d'un espace. C'est une superficie, c'est à dire une surface au sol. On parle de l'étendue d'un paysage, qu’il soit réel ou représenté de manière plus ou moins réaliste, en peinture comme en photographie.
Étude
C'est un dessin, une peinture ou un modelage réalisé d'après nature et servant à la préparation d'une oeuvre plus élaborée.
Event
L’event (mot anglais) est proche de l’action, sans toutefois posséder son caractère provocateur ou dénonciateur ; elle relève davantage de gestes quotidiens et anodins.
Evidement
Action d'ôter de la matière à un objet ou de pratiquer une échancrure dans une forme.
L’évidement constitue l’une des opérations les plus radicales de la sculpture moderne et contemporaine : c’est aussi l’absence de matière qui va être sculptée.
Exposer
Installer ou présenter à un public de manière à attirer l'attention et le regard. En photographie, désigne l'action d'éclairer le négatif lors de la prise de vue ou le papier lors de l'agrandissement en laboratoire.
Exposition
Action qui consiste à placer intentionnellement sous le regard du public notamment dans les galeries et les musées.
Art rupestre
Art rupestre préhistorique de la vallée du CôaGravure du Valcamonica
Selon le préhistorien Emmanuel Anati, il existerait 45 millions de peintures rupestres sur des rochers et dans des grottes, sur 170 000 sites de 160 pays2.
Sommaire
Techniques
L'art rupestre est caractérisé par l'utilisation de plusieurs techniques :
- la gravure (piquetage et incision) : les artistes martelaient un support rocheux avec une pierre dure. Cette technique était très répandue. Dans ce cas, on parle de pétroglyphe.
- la peinture : les poudres de couleur utilisées étaient des minéraux broyés. Grâce à un roseau ou un os creux, ils soufflaient les poudres de couleur pour représenter les crinières, les poils, les pelages.
Sujets
Les sujets sont divers selon les périodes et les régions : essentiellement des représentations animales au Paléolithique supérieur puis, à partir du Néolithique des humains, des représentations humaines de grandes tailles les bras levés, des orants, des armes primitives, des chars, des habitations, des arbres. Les représentations de scènes sont extrêmement rares au Paléolithique, plus fréquentes à partir du Néolithique (scènes de chasse, de guerre ou de pastoralisme).
L'études des motifs met en évidence une organisation spatiale et un programme iconographique ou décoratif.
Répartition géographique
Parmi les sites les plus renommés :
En Europe
- La Vallée du Côa au Portugal (Paléolithique supérieur), la Vallée des Merveilles en France (âge du bronze) et le Valcamonica en Italie (surtout âge du cuivre, âge du bronze et âge du fer) ont quelques exemples d'art rupestre parmi les plus fameux ;
- Les abris paléolithiques sculptés à la lumière du jour (Cap Blanc, Roc-aux-Sorciers) ou ayant fourni des blocs gravés et peints (environs des Eyzies)
- Les sites d'art rupestre du Bassin méditerranéen de l'Espagne.
En Afrique
- En Afrique australe, on peut citer la grotte Apollo 11 qui date de 26 000 ans, la grotte Wonderwerk et l'abri de Game Pass dans les monts du Drakensberg ;
- Le Sahara comporte aussi de nombreux sites de peintures rupestres comme à Tissonkaï et à Djabarren (6000 à 4000 av. J.-C.), au sud des monts Atlas ou dans le Tibesti mais surtout dans le Tassili n'Ajjer en Algérie ;
- Le site de Laas Geel, daté de 9000 à 3000 av. J.-C., découvert en 2002 en Somalie, présente certainement les peintures rupestres les mieux préservées du continent africain. De nombreux sites sont aussi présents dans la Corne de l'Afrique, comme en Érythrée et en Éthiopie, particulièrement dans la région du Tigré.
En Amérique du Nord
- Great Gallery (Utah), Pecos River (Texas, Mexique), Coso Range (Californie)3.
En Amérique du Sud
- La Cueva de las Manos est un site archéologique et de peintures rupestres qui se trouve en Argentine, en Patagonie, à proximité du Río Pinturas. Les œuvres les plus anciennes datent approximativement de -13000.
En Asie
- Arménie : à Voskehat et sur l'Oughtasar
- En Indonésie, des peintures rupestres du Mésolithique représentent des personnages utilisant des cerfs-volants entre -9000 et -50004.
- En Chine, à Damaidi, dans la région autonome Hui du Ningxia, des peintures rupestres dateraient du Paléolithique (-20 000 à -30 000) ; parmi celles-ci, une figuration féminine serait proche de certaines Vénus paléolithiques de Grèce ou d'Australie5.
- Kazakhstan: Tamgaly, Tamgaly-Tas et Kulzhabasy, près d'Almaty et dans la vallée de l'Usek, à proximité de Zharkent
- Kirghizstan : essentiellement dans les montagnes du Tien Shan, comme à Tcholponata, dans la vallée Talas, à Saimaluu-Tash, et sur l'effleurement rocheux appelé trône de Souleman à Och dans la vallée de Fergana.
Bibliographie
- Valérie Feruglio, « Les empreintes de mains dans l'art rupestre », in Yannick Beaubatie (dir.), Empreintes, Tulle, Mille Sources, 2004, p. 161-170
- Luc Hermann, Les pétroglyphes de l'Oughtasar et de Voskehat en Arménie, Paris, 2011
- Luc Hermann, Les pétroglyphes de Tcholpon-Ata au Kirghizstan, Paris, 2010
- Luc Hermann et Boris Zheleznyakov, The petroglyphs of Kulzhabasy in Kazakhstan, Paris, 2012
- Jean Clottes, Le musée des roches, Paris, 2000
Références
- Marcel Otte, La préhistoire, De Boeck Supérieur, 2009 (ISBN 9782804104467) [lire en ligne [archive]], p. 191
- Emmanuel Anati, 2003, Aux origines de l'art, 50000 ans d'art préhistorique et tribal, Éditions Fayard, 520 p.
- Jean Clottes, « Dernières découvertes de l'art rupestre », http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/dernieres_decouvertes_de_l_art_rupestre.asp [archive], juin 2000, page consultée le 08/03/2007
- Peinture rupestres de cerfs-volants du Mésolithique [archive]
- Peintures rupestres du Paléolithique [archive]
Articles connexes
- Art préhistorique
- Pétroglyphe, gravure sur pierre.
- Gravures rupestres du Sud-oranais (Algérie)
- Gravures rupestres du Tassili (Algérie)
- Gravures rupestres de la région d'Ain Sefra (Algérie)
- Gravures rupestres de la région d'El-Bayadh (Algérie)
- Inscription rupestre de l'oppidum du Castellan
Liens externes
- (en) [1] Site de l'art rupestre de Tanum en Suède, avec de nombreux articles sur l'art rupestre mondial
- (es) Naturel toro esculture a la montaigne de Montserrat (Catalonia-Spain)
- (fr) Le site des Amis de l'Art Rupestre Saharien (AARS)
- (fr) Dernières découvertes de l'art rupestre par Jean Clottes, Conservateur général du patrimoine.
- (fr) Jean Clottes, L'art rupestre sur Icomos.org (accédé le 02/09/2010)
- Présentation de la Bibliothèque numérique mondiale de 3008 Peinture Rupestre S00568, Bethlehem, Dihlabeng, Municipalité de District, État Libre’’. Université de Pretoria. « San » peintures rupestres, provenant d'Afrique du Sud et datant de 8000 avant J.-C, font partie des objets les plus vieux sur la Bibliothèque numérique mondiale.
Peintures rupestres du Sahara
Gravures rupestres, à Essouk dans l'Adrar des Ifoghas au Mali ;leur âge est estimé à 6 000 ans avant J-C.
Le contraste entre la luxuriance de la faune figurée sur ces peintures et l'aridité actuelle du désert du Sahara renforce encore leur attrait historique et artistique.
Parmi les peintures rupestres du Sahara, on peut citer le style dit de Tazina, bien connu dans le sud marocain, foyer possible d'une paléoculture néolithique, que l'on retrouve aussi dans l'Atlas algérien.
Les gravures et peintures rupestres qui abondent dans le Sahara correspondent à différentes phases chronoculturelles de ce désert. Elles sont d'une grande fragilité. L'Art saharien présente souvent une succession sur les rochers d'images d'animaux, véritables indicateurs de la chronostatigraphie de l'art.
Aujourd'hui, ces peintures sont menacées par la fréquentation touristique des sites rupestres du Sahara ainsi que par les dégradations qui en découlent.
Bibliographie
- Jean Dominique Lajoux, Merveilles du Tassili n'Ajjer, Le Chêne, Paris, 1962.
- Jean Dominique Lajoux, Tassili n'Ajjer, art rupestre du Sahara préhistorique, Le Chêne, Paris, 1976.
- Henri Lhote, A la découverte des fresques du Tassili, Arthaud, Paris, 1958, 1973, 1992, 2006.
Voir aussi
Croquis schématique des principales zones de gravures rupestres du Nord de l'Afrique (d'après Raymond Vaufrey, 1969)- peinture rupestre
- Gravures rupestres du Tassili
- Gravures rupestres du Sud-oranais
- Gravures rupestres du Oued Tell
- Henri Lhote
Lien externe
- Algérie et Libye, sanctuaires de l'art rupestre saharien par Yves Gauthier, Directeur de recherche au CNRS.
Détail de peintures rupestres du Tassili datant d'environ 3 000 ans av. J.-C.Art préhistorique
La Vénus de Hohle Fels, première manifestation attestée de l'art figuratif.
Au Mésolithique (-12 000 à -8000 avant J.-C.), les manifestations artistiques figuratives sont rares. De cette époque sont connus des galets peints ou gravés de figures géométriques.
Au Néolithique (-8000 à -3000 avant J.-C.), l'art rupestre se développe, incluant des éléments figuratifs et notamment des animaux domestiques. Il se développe également sur de nouveaux supports, par exemple lors du décor de poteries en céramique.
Sommaire
Les différentes théories d'explication de l'art préhistorique
- L'art pour l'art : l'homme préhistorique a des préoccupations artistiques. Cette théorie, dont un des premiers défenseurs est Gabriel de Mortillet ne fonctionne pas pour l'art pariétal qui est souvent dans des grottes sombres ou inaccessibles.
- L'art comme rituel de la chasse magique. Henri Breuil imagine que les représentations d'animaux ou de scènes de chasse leur donnent le pouvoir magique de possession et de domination sur la bête, leur assurant ainsi une chasse fructueuse. Cette théorie ne fonctionne pas pour les représentations d'animaux ou d'éléments qui n'ont aucun rapport avec la chasse.
- L'art comme témoignage de préoccupations religieuses : les hommes préhistoriques se réfèrent à une puissance divine représentée par les animaux (dont un cas particulier est le totémisme), les esprits surnaturels (théorie du chamanisme de Jean Clottes). Ces représentations sont des récits initiatiques censés provoquer un éveil de la conscience, une autre vision du monde ou la survie du clan. Cette théorie ne correspond pas à toute la réalité archéologique, seule une partie des images pouvant être interprétée en ces termes1.
Typologie3
Le martien des gravures rupestres du Tassili en Algérie, typique de la phase des cueilleurs archaïques.Charue et bétail gravés à Asberget parmi les gravures rupestres de Tanum en Norvège, typiques de la phase de l'économie complexe.Support
- Art immobilier : art rupestre, art pariétal, art sur bloc par gravure, peinture (à base de pigments minéraux : terres d'ocres, argiles rouges et jaunes, oxyde de fer, craie ; pigments organiques : noir d'os calcinés, noir de charbon de bois). Le plus ancien atelier de fabrication de pigments date d'il y a 100000 ans au Middle Stone Age4.
- Art mobilier : outils et armes (bâton percé, propulseur à crochet, spatule, lampe à graisse, harpon, pointe de sagaie), parures et bijoux suspendus sur le corps ou attachés à un vêtement (le plus fréquent sont les perles, pendeloque, contour découpé, rondelle en os percé, bracelet, diadème ; colliers formés de coquillages (les plus anciens datés à ce jour sont une parure de coquillages à Blombos vers 82 000 ans5), dents, craches de cerfs6), plaquettes gravées, sculptures (figurines, Vénus paléolithique), poteries, etc7.
Type
Les représentations peuvent présenter 3 types de signes, associés ou non, en proportions variables.
- pictogramme (représentation du réel)
- idéogramme (signes conventionnels)
- psychogramme (signes émotionnels)
Thématiques
5 grandes périodes successives peuvent être distinguées, correspondant à des thématiques spécifiques
- chasseurs archaïques (notamment grands animaux et symbolique associée)
- cueilleurs archaïques (notamment être fantastiques)
- chasseurs évolués (notamment scènes de chasse, avec arcs et flêches)
- pasteurs (notamment troupeaux)
- économique complexe (notamment scènes diverses, élevage et agriculture)
L'émergence de l'art au Paléolithique
Relevé du motif en zigzag gravé sur un os découvert dans le site paléolithique moyen de Bacho Kiro en BulgarieBloc d'ocre présentant des incisions géométriques gravées, accompagné de pointes bifaciales et d'outils en os provenant du site de Blombos en Afrique du Sud, environ 75 à 80 000 ans BP (Photo Henning, permission Chris Henshilwood)
Selon certains auteurs9, les préoccupations esthétiques auraient pu se manifester dès le Paléolithique inférieur et ce de plusieurs manières :
- collecte d'objets naturels
- un galet de jaspillite rouge a été retrouvé sur un site fréquenté par les Australopithèques il y a près de 3 millions d'années.
- un biface, daté de 300 000 ans et retrouvé à Swanscombe en Angleterre, a été façonné dans une roche comportant un oursin fossile.
- utilisation de colorants : l'utilisation d'hématite ou d'ocre est attestée dans différents endroits du globe à partir de 100 000 ans.
- utilisation de pierres remarquables dans la production d'outils : jaspe en Corrèze, cristal de roche dans différents sites, obsidienne lors du Paléolithique moyen en Éthiopie…
- fabrication d'objets dont la forme n'a pas d'explication fonctionnelle évidente:
- des bolas, des boules de pierre façonnées et plus ou moins régulières, manifestement trop lourdes pour servir de projectiles, ont été retrouvées notamment à Sidi Abderrhamane au Maroc.
- de même, certains auteurs considèrent la recherche de symétrie lors de la taille des bifaces acheuléens comme l'une des premières préoccupations d'ordre esthétique.
Certains sites moustériens ont également livré des minéraux insolites ou des fossiles collectés par les Néandertaliens lors de leurs déplacements. C'est le cas notamment des grottes d'Arcy-sur-Cure. De plus, certaines œuvres du Moustérien pourraient être attribuées à l'homme de Néandertal, comme le masque de la Roche-Cotard (en) ou les peintures des grottes de Nerja.
L'art du Paléolithique supérieur
Extension européenne de l'art du Paléolithique supérieur :
points rouges : art pariétal
points verts : art mobilier
ligne cyan : limite des principaux glaciers
ligne bleue : côtes
Il y a environ 32 000 ans, l'art est déjà très diversifié et abouti, tant au niveau des thématiques que des techniques. Dans la Grotte Chauvet, l'une des plus anciennes grottes ornées connues, un grand nombre de techniques (gravure, peinture, tracés digitaux, empreintes, etc.) a été employé pour réaliser des figurations animales parfois très réalistes, certaines représentations étant parfois doublées voire triplées, ce qui a donné naissance à la théorie du préhistorien Marc Azéma selon laquelle les hommes préhistoriques traduisaient le mouvement (étirement des corps comme dans le Galop volant, artifice de la synecdoque pour représenter dynamiquement un animal par ses pattes en extension, décomposition du mouvement par superposition ou juxtaposition d'images successives — pattes, queues, encolures —, plaquettes ou rondelles d'os qui tournent sur leurs deux faces comme dans des thaumatropes)10. À la même époque, des statuettes en ivoire sont également connues (cf. « l'homme lion » de Hohlenstein-Stadel). Aucune évolution, depuis des formes simples vers des formes plus complexes, n'est véritablement perceptible. Même si l'art du Paléolithique supérieur couvre près de vingt mille ans, il est possible de dégager un certain nombre de caractéristiques générales sans entrer dans le détail de la chronologie.
Supports de l'art
L'art du Paléolithique supérieur se présente sous forme de peintures pariétales mais aussi de sculptures en argile, en pierre, en ivoire ou en os. Les œuvres en bois, en tissus ou dans d'autres matériaux périssables ont malheureusement disparu. On ne peut qu'imaginer ce qu'elles devaient être, et il est certain que notre connaissance reste très partielle.
Le métal n'est pas encore connu. Certains objets, très fins et fragiles, ne semblent pas exclusivement utilitaires, et peuvent avoir une fonction d'apparat. De nombreux témoins d'art apparaissent sur des éléments de la vie quotidienne qui ont sans doute eu un rôle non artistique, comme les propulseurs.
Art pariétal
Article détaillé : Art pariétal.L'art pariétal comporte des œuvres peintes, gravées ou sculptées. Ces dernières sont souvent associées aux abris-sous-roches (Roc-aux-Sorciers à Angles-sur-l'Anglin). La grotte de Lascaux comporte plus de gravures que de peintures. Selon la dureté de la paroi, l'artiste utilisait ses mains seules (parois argileuses) ou des outils de pierre et de bois pour inciser la paroi. Certaines créations modelées sont de véritables chefs-d'œuvre, tels les bisons de la grotte du Tuc d'Audoubert.
Pour la peinture, différents colorants étaient utilisés :
Les analyses de pigment ont montré dans certains cas la réalisation de recettes complexes incluant des charges minérales non colorées.
Dans certains cas, l'artiste traçait un contour avec un pinceau ou directement grâce à un bout de charbon et remplissait ensuite selon divers procédés : pinceau, application à la main, soufflage dans un tube. Ce dernier procédé mouchetait finement la paroi, permettant des effets subtils de dégradés.
Les artistes du Paléolithique ont su utiliser et jouer avec les formes naturelles des parois pour créer des figures. Ainsi, il arrive que seulement quelques contours de la figure soient représentés, le reste étant suggéré par la forme de la paroi.
Art mobilier
Article détaillé : Art mobilier.L'art mobilier est l'art des objets, que ceux-ci soient utilitaires ou non. On trouve dans cette catégorie des rondes bosses, comme les Vénus, mais aussi des armes sculptées comme des propulseurs, et des objets de la vie quotidienne, comme des lampes en terre gravées de signes.
On remarque souvent une correspondance entre art mobilier et art pariétal : même iconographie, même style.
Les hommes du Paléolithique savaient déjà décorer leurs armes. Ils possédaient un art mobilier composé de pendeloques et de plaquettes décorées.
Iconographie
Trois types de figurations peuvent être distinguées : des signes, des animaux et des représentations humaines.
Signes
Les signes sont de loin les éléments les plus fréquents, les plus divers et les plus difficiles à interpréter. On les trouve autant dans l'art pariétal que dans l'art mobilier. Généralement, ils accompagnent des animaux, mais il existe aussi des panneaux de signes, comme dans la grotte de Niaux.
Ces signes sont des points, des flèches, des mains négatives et positives, avec un nombre de doigts variables, des tectiformes, des quadrillages colorés de différentes teintes, des sortes de feuilles, etc. La liste est quasiment impossible à établir, tant ils sont divers. La couleur semble toujours avoir une grande importance.
André Leroi-Gourhan a proposé d'interpréter ces signes comme des symboles sexuels. Par exemple, sur le panneau de signes de la grotte de Niaux, les signes fléchés seraient à associer à la femme et les points à l'homme. D'autres préhistoriens pensent qu'il s'agit d'une sorte de système numérique.
Faune
Cerf gravé de Lascaux
Le bestiaire varie selon les régions et selon les époques : toutefois, on trouve en majorité de grands herbivores (chevaux, bisons, aurochs), comme dans la grotte de Lascaux.
D'autres espèces sont plus rarement représentées, parfois avec de fortes dominantes géographiques ou chronologiques : lions et rhinocéros dans la grotte Chauvet, en Ardèche, biches dans les grottes de la région des Cantabres en Espagne ou mammouths à Rouffignac, en Dordogne. Il arrive aussi que soient représentés des animaux indéterminables ou « fantastiques » : une figure de de la salle des taureaux de Lascaux est parfois qualifiée de « licorne ».
Certains animaux sont parfois représentés selon des conventions stylistiques plus ou moins uniformes à l'échelle d'une région. Pour les chevaux du sud-ouest de la France, par exemple, on note un ventre rond, large, alors que les jambes sont à peine ébauchées.
Les animaux sont quelquefois regroupés, inclus dans une scénographie. Ainsi, on trouve à la grotte Chauvet la représentation d'un rhinocéros surmonté de plusieurs lignes dorsales, ce qui donne une impression de profondeur et de multitude évoquant un troupeau. Les groupes peuvent comporter des animaux d'une même espèce, mais associent souvent plusieurs espèces différentes. Les superpositions et raclages sont aussi courants. Parfois, un individu est écarté, comme le cheval dans le passage, à Lascaux.
L'art mobilier comporte aussi nombre de représentations animales, notamment au bout de propulseurs. Le propulseur du faon à l'oiseau est l'un des plus délicats. Élément de prestige de par sa fragilité, il est le chef-d'œuvre d'une importante série d'objets du même type. Des chevaux en ronde-bosse sont également fréquents.
Représentations humaines
Vénus de Willendorf, vers 25 000 ans BP
Les représentations masculines brillent par leur rareté. On les trouve principalement dans les grottes, et en général l'homme est très stylisé, prenant des traits animaux. Deux types peuvent être dégagés :
- les « hommes en situation de faiblesse face à un animal » : on en trouve un exemple dans le puits de Lascaux, au Roc de Sers et sur une plaquette provenant du Mas d'Azil conservée au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. L'homme est couché face un animal chargeant, ou combat contre lui ;
- les « sorciers » : personnages mi-humains mi-animaux, parfois réduits à de simples masques comme dans la grotte d'Altamira en Espagne ou en pied, comme dans la Grotte des Trois-Frères.
Article détaillé : Vénus paléolithiques.Interprétations
Nombre d'interprétations ont été avancées pour expliquer l'art paléolithique. Voici les principales interprétations, par ordre d'apparition :
- une fonction magico-religieuse avait tout d'abord été évoquée, notamment par Henri Breuil. Cependant, il a été très tôt démontré que les espèces figurées étaient différentes des espèces chassées et l'hypothèse d'une magie de la chasse a été abandonnée. On a en outre retrouvé dans la grotte Chauvet des traces de pas d'enfants, ce qui a fait douter de cette hypothèse. Un lieu fréquenté par des enfants ne semble pas pouvoir être sacré[réf. nécessaire] ;
- pour quelques auteurs dont André Glory ou Jean Clottes, qui s'inspiraient d'observations ethnologiques de Sibérie ou d'Afrique du Sud, il s'agissait plutôt de la manifestation de rituels chamaniques. Mais cette lecture ne fut jamais acceptée par la plupart des spécialistes, tant du chamanisme que de l'art préhistorique. Ils considèrent qu'elle s'appuyait, sans preuves scientifiques, sur une vision très réductrice et extrapolée du chamanisme : « J. Clottes et D. Lewis-William ont largement outrepassé les limites de la démarche scientifique en proposant une explication unique, unilatérale de la religion des origines »11.
- A. Leroi-Gourhan, ethnologue et préhistorien, a étudié cet art, grotte après grotte. Pour lui, l'art pariétal serait avant tout un témoignage des religions (au sens large) de la Préhistoire. Le caractère très structuré des sanctuaires souterrains en témoigne : des œuvres dues à des artistes professionnels au service d'une grande idée du groupe. La plupart des préhistoriens spécialistes d'art paléolithique partagent ce point de vue : il cadre bien avec l'organisation thématique et topographique des grottes ornées.
- Certains chercheurs, comme Denis Vialou, insistent sur les différences et les spécificités régionales et locales, en soulignant que chaque grotte correspond d'abord à un système qui lui est propre, et en réfutant une approche globalisante, considérée comme réductrice. « Prendre cette théorie du chamanisme, sans fondement archéologique et vouloir l'imposer comme interprétation de l'art paléolithique, c'est nier l'hétérogénéité des cultures préhistoriques »[réf. nécessaire], reconnaît-t-il.
L'art de l'Épipaléolithique et du Mésolithique
Cette période de transition est relativement pauvre en manifestations artistiques, limitées à des galets peints (Azilien) et quelques silhouettes animales en France et en Italie. Des gravures sur rocher (phoques, baleines, poissons, etc.) sont connues en Norvège.
L'art du Néolithique
Article détaillé : Art néolithique.Le Mégalithisme
Article détaillé : Mégalithisme.Le mégalithisme constitue la plus ancienne forme d'architecture monumentale dans l'histoire de l'humanité. À ce titre, il relève également de l'art préhistorique. Même si sa fonction première n'était pas directement « artistique », mais religieuse, le mégalithe est parfois le support privilégié de l'art de son époque. Par exemple, les orthostats des dolmens peuvent être ornés de gravures très complexes dont la symbolique nous échappe encore ; ils peuvent également avoir été sculptés et présenter une forme anthropomorphe, s'apparentant ainsi à de véritables statues préhistoriques, dont certaines sont caractérisées au point d'avoir des seins (divinité tutélaire féminine ?), des rangs de colliers, etc. De même, les statues-menhirs sont des mégalithes dont les gravures parfois fort évoluées et nombreuses sont les témoins de l'activité artistique des hommes de la Préhistoire, l'art s'associant au sacré.
Bibliographie
- Emmanuel Anati, Aux origines de l’art, Fayard, Paris, 2003, 507 p. (ISBN 2-213-61632-9)
- André Leroi-Gourhan, Les religions de la Préhistoire, PUF, 1976
- André Leroi-Gourhan, Préhistoire de l'art occidental, Citadelle/Mazenod, 1965
- Michel Lorblanchet, Les grottes ornées de la Préhistoire. Nouveaux regards, Errance, 1995
- Michel Lorblanchet, La naissance de l'Art. Genèse de l'art préhistorique, Errances, 1999
- Michel Lorblanchet, Jean-Loïc Le Quellec, Paul G. Bahn, Henri-Paul Francfort, Brigitte Delluc et Gilles Delluc (sous la dir. de), Chamanismes et arts préhistoriques. Vision critique, éditions Errance, Paris, p. 193-218, ill.
- Alain Roussot, L'art préhistorique, Sud-Ouest, 1994
- Denis Vialou, Au cœur de la Préhistoire : chasseurs et artistes, Gallimard, coll. Decouvertes, 1996
- Denis Vialou, L'art des grottes, Scala, 1998
Notes et références
- Les différentes théories d'explication de l'art préhistorique [archive]
- André Leroi-Gourhan, Préhistoire de l'art occidental, Paris, Mazenod, 1965
- Emmanual Anati, 2003
- (en) Christopher Henshilwood, Francesco d'Errico et coll, « A 100,000 Year Old Ochre Processing Workshop at Blombos Cave, South Africa », dans Science, vol. 334, no 6053, 12 juin 207, p. 219-222 [lien DOI [archive]]
- (en) Abdeljalil Bouzouggar et coll, « 82,000-year-old shell beads from North Africa and implications for the origins of modern human behavior », dans Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 104, no 24, 4 juin 2007, p. 9964-9969 [lien DOI [archive]]
- Parures et bijoux de la Préhistoire [archive]
- Art mobilier préhistorique [archive]
- Romain Pigeaud, « L’art des cavernes peut-il être compris par les archéologues ? », émission Le Salon noir sur France Culture, 5 septembre 2012
- Les Origines de l'art, Michel Lorblanchet, éditions Le Pommier
- Marc Azéma, La Préhistoire du cinéma : Origines paléolithiques de la narration graphique et du cinématographe, Errance, 2011, 293 p. (ISBN 287772431X)
- Sciences Humaines, décembre 2006[réf. incomplète].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Art de l'Égypte antique
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En raison de l'importance de la religion en Égypte antique, la plupart des œuvres d'art représentent des divinités, des pharaons ou des incarnations divines.
Sommaire
Symbolisme
Articles détaillés : Objets symboliques de l'Égypte antique , Symbolique des couleurs dans l'Égypte antique et Symbolique des représentations florales dans l'Égypte antique.L'ordre est lié au symbolisme de l'œuvre — les symboles sont omniprésents dans l'art égyptien. Ainsi, les animaux sont des représentations symboliques de divinités. La couleur a également un sens recherché : le bleu et le vert représentaient le Nil et la vie, le jaune évoquait le Soleil, le rouge inspirait la force, le pouvoir et la vitalité. Les couleurs de cette époque ont étonnamment survécu au cours des siècles, notamment grâce au climat très sec de la région. L'art égyptien, en dépit de l'absence de perspective, était très réaliste ; les artistes avaient une connaissance approfondie de l'anatomie et un sens perfectionniste du détail, surtout pour le dessin d'animaux.
Histoire de l'art
L'art de Nagada
Article détaillé : Art de Nagada.Le terme Nagada désigne un site de Haute-Égypte. On désigne ainsi la production artistique qui a lieu entre -3800 et -3000. L'art est principalement connu par les dépôts funéraires qui montrent que déjà l'artisanat a atteint un haut niveau, tant dans le domaine de la céramique que dans celui de la métallurgie et de la taille des pierres dures.
L'art de l'époque thinite
Article détaillé : Art de l'époque thinite.L'art des deux premières dynasties met en place les conventions de l'art égyptien, en parallèle avec l'émergence du système politique et social. On connaît à la fois une architecture funéraire qui se développe et un mobilier funéraire varié.
L'art de l'Ancien Empire
Article détaillé : Art de l'Ancien Empire égyptien.L'Ancien Empire est l'époque des grandes pyramides et de la création du scribe accroupi. Mais c'est surtout, pour la plupart des historiens de l'art, l'apogée de l'art égyptien, qui atteint alors une perfection inégalée. Le pays enfin unifié, cohérent, sous l'emprise d'une administration forte, réalise d'immenses ouvrages, que ce soit dans l'architecture ou la sculpture.
L'art du Moyen Empire
Article détaillé : Art du Moyen Empire égyptien.Après une première période intermédiaire agitée, le Moyen Empire marque un retour au calme et un nouveau chapitre dans l'art égyptien. La pyramide a toujours cours pour les inhumations royales, et on connaît quelques exemples de temples non funéraires. Les modèles gagnent en hauteur et en diversité, et des bijoux, trouvés dans une tombe inviolée à Daschour, sont des exemples d'une orfèvrerie quasiment disparue.
La période amarnienne
Article détaillé : Art amarnien.Au cours de la XVIIIe dynastie, le pharaon Akhénaton décide de mettre en avant le culte d'Aton, dieu du disque solaire. Ce bouleversement se ressent dans l'art : un nouveau style se développe, l'art amarnien, différent par bien des aspects de l'art idéaliste classique en place depuis 1 700 ans. Akhénaton démystifie le pharaon en se faisant représenter dans des scènes du quotidien ; la révolution amarnienne est le théâtre d'un passage au réalisme poussé, d'une prise de conscience artistique. Après la mort d'Akhénaton, la religion traditionnelle reprenant sa place, les artistes reviennent à un style plus classique, mais qui reste marqué par certains aspects de l'art amarnien[Lesquels ?].
Images
Voir aussi
Articles connexes
- Architecture militaire de l'Égypte antique
- Hiéroglyphe égyptien
- Écriture hiératique
- Égyptien démotique
- Littérature de l'Égypte antique
- Peinture dans l'Égypte antique
- Poésie dans l'Égypte antique
- Chants dans l'Égypte antique
- Techniques de gravure égyptienne
- Colonne (architecture)
Liens externes
- (en) Collection Senusret : une introduction annotée aux arts égyptiens.
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